Algérie Télécom semble perdue en conjoncture et s'éparpille entre investir en e-Algérie, étendre l'investissement à l'étranger, ou renouveler l'infrastructure du réseau tout en réalisant des profits. Beaucoup d'œufs dans un même panier. Cela reflète surtout un manque de projection et l'absence d'une vision claire. La tâche est des plus ardues pour le nouveau directeur général d'Algérie Télécom, M. M'hamed Debouz qui semble affectionner la culture du secret. Cela commence par la question de recouvrement des créances détenues par les institutions étatiques pour finir par la stratégie envisagée par cette Spa. Sur cette question, c'est le flou total en dépit de l'insistance des journalistes assistant, hier, au forum d'El Moudjahid. Algérie Télécom n'a réussi à récupérer, sur quatre mois, que 400 millions de dinars via l'offre "Seheli" ! La réponse est si évasive et omet de donner plus d'explications sur la totalité de la dette, les entreprises concernées et les montants dus. La seule réponse concerne le cas de l'Eepad. Selon le DG d'Algérie Télécom, "le différend est purement commercial" et "l'option d'entrée dans le capital de l'Eepad n'a pas abouti et certains ingénieurs et techniciens ont fini par rejoindre A.T". M. Debouz promet, cependant, de ramener les capacités d'internet à 100 giga d'ici à la fin de l'année, via la bande passante reliant Oran à Valence et Alger à Palma. En 2010 la puissance de cette bande passante était de 46,5 giga contre 20 giga seulement en 2009. Une offre jusqu'à 8 méga sera proposée aux abonnés et 20 méga aux professionnels, annonce-t-il. Néanmoins, entre les ambitions de A.T à s'ouvrir jusqu'à briguer le marché international et sa mission de service public, se dresse la rude question de rentabilité. Algérie Télécom serait-elle en mesure d'assurer le service public et d'être rentable ? Il est vrai qu'à la fin de 2010 Algérie Télécom qui emploie quelque 26 500 ouvriers, a réussi à enregistrer un taux de croissance en termes d'ADSL. A.T compte près de 830 000 abonnés et plus de 10 000 sur EVDO et WIMAX qui font partie de ses clients en plus de quelque 300 abonnés sur le FTTH. Le DG d'Algérie Télécom avait insisté durant son intervention sur les revenus d'internet qui sont en hausse de près de 50 %. Là aussi aucun chiffre n'a été avancé sinon celui des 900 000 clients à utiliser l'ADSL en 2010 contre 300 000 en 2009, selon M. Debouz qui déclare que "ce sont près de 5 millions d'internautes en Algérie, soit prés de 15% de la population algérienne et que ce sont 6 millions d'accès à e-Algérie à réaliser". Le nombre d'abonnés à Mobilis est de près de 10 millions pendant que 15 millions de citoyens accèdent au réseau Télécom alors que 1,8 million d'équipements d'accès à internet, par le biais d'Anis plus ou Anis pro, est disponible contre 830 000 abonnés.