La réunion préparatoire intergouvernementale à la dix-neuvième session de la Commission du développement durable (CDD-19), qui se tiendra en mai prochain au siège de l'Onu à New York, s'est penchée, vendredi, sur la question des modes de consommation et de production durables. Les délégations, selon un communiqué des Nations unies, qui étaient saisies du rapport pertinent du Secrétaire général, ont, notamment, évoqué le cadre décennal des programmes sur les modes de consommation et de production durables. La structure et les grandes lignes de ce projet, issu du processus onusien de Marrakech sur les modes de consommation et de production durables (CPD), feront l'objet de négociations lors de cette dix-neuvième session de la CDD. Les grands groupes régionaux, comme le Groupe des 77 et de la Chine et l'Union européenne (UE), ont ainsi fait entendre leur voix, le premier, par l'intermédiaire de l'Argentine, soulignant que le cadre décennal devra établir des mesures concrètes de promotion de nouveaux modes de consommation et de production " respectueux de l'environnement de la planète et conscient du fait que ses ressources ne sont pas inépuisables ". La représentante argentine a également noté que, comme devrait le demander la Conférence Rio+20, le cadre décennal devra jouer un rôle d'éducateur sur les avantages d'une économie " verte ". Sur ce point, le représentant de la Hongrie, qui s'exprimait au nom de l'Union européenne, a jugé que le moment était venu d'avancer dans la définition d'une telle économie verte qui doit, selon lui, répondre aux préoccupations sociales des populations. " Le cadre décennal devra être structuré de manière à ce que sa vision soit clairement exposée dans un document dont les préceptes et directives seront non contraignants ", a-t-il insisté. En écho à ces propos, la représentante des Etats-Unis a demandé que le cadre décennal s'adresse clairement à un public qui soit le plus large possible et encourage les décideurs à intégrer dans leurs stratégies les objectifs du développement durable. " La structure au sein de laquelle pourra être développé le cadre décennal doit être conçue d'une manière qui soit favorable à une transition sans heurt des pays vers le développement durable, c'est-à-dire sans que leur soient imposées des contraintes ou de nouvelles formes de mesures protectionnistes ", a estimé de son côté le représentant de l'Algérie. Avant l'échange de vues entre les Etats membres, des intervenants avaient fait des exposés soulignant la difficulté de mettre en œuvre de nouveaux modes de production et de consommation. Le président de la Commission du développement durable (CDD), M. Laszlo Borbély (Roumanie), a lancé la discussion sur le cadre décennal du programme sur les modes de consommation et de production durables en rappelant qu'en 2002, la communauté internationale avait reconnu que le développement doit être réalisé en puisant avec précaution dans les ressources disponibles dans les écosystèmes. " Depuis lors, nos préoccupations ont porté sur le fait que les modèles de consommation actuels épuisent les ressources de la terre, tandis que des portions de plus en plus importantes de la population n'ont pas accès aux biens les plus élémentaires pour une vie décente ". M. Borbély a ajouté qu'il était temps que les Etats se mettent d'accord sur des programmes fiables, afin de rendre plus durables les modes de consommation et de production. Ceci est possible, " compte tenu de ce que les réunions récentes ont montré que la volonté politique existe pour ce faire ". Pour le président de la séance, " les initiatives nationales et régionales doivent faire en sorte que la croissance économique ne s'effectue pas d'une utilisation désordonnée des ressources et aux dépens de l'environnement". Il a jugé que les initiatives pertinentes menées par les gouvernements, les villes, les communautés, la société civile et le monde des affaires, devraient être coordonnées au sein d'agences et d'alliances d'organisations spécialisées dans différents domaines. Il a estimé que, dans ce contexte, la CDD peut jouer un rôle de forum permettant aux Etats membres de partager leurs idées et de discuter régulièrement et de manière approfondie des moyens d'augmenter le rendement écologique des programmes sans mettre en péril les aspirations des pays en développement.