La sécurité alimentaire est aujourd'hui une préoccupation majeure dans de nombreux pays. La flambée des prix des denrées alimentaires a mis en évidence toute les difficultés à réaliser les objectifs du millénaire en matière de lutte contre la faim. Et comme si cela ne suffisait pas, la crise économique mondiale a enfoncé le clou. On estime que le nombre de personnes mal nourries dans le monde va croître d'environ un milliard cette année alors que la crise économique s'aggrave dans les pays en développement. La situation révèle l'urgence de retenir des projets pilotes et de les mettre en place à plus grande échelle pour pouvoir produire plus de denrées alimentaires et de manière plus " verte". C'est sur cette question que se penchera la Commission du développement durable de l'Onu qui se réunira à New York du 4 au 15 mai. M. Tariq Banuri, directeur de la Division du développement durable des Nations unies estime dans ce sens qu'"il existe des solutions, nous les connaissons mais il faut maintenant les mettre en application à l'échelle mondiale et les adapter aux réalités locales de façon à pouvoir assurer une production agricole mondiale plus sûre et plus durable ". Et d'ajouter que la crise alimentaire ne se distingue pas de la crise financière ou des changements climatiques en ce qu'elle exige une réponse mondiale coordonnée sans laquelle les dimensions économique, sociale et environnementale du problème affecteront la vie de milliards de personnes dans le monde. " Nous avons aujourd'hui la possibilité de mettre en marche la machine non seulement pour mettre à manger sur la table, mais le faire de telle manière que nous puissions gérer l'avenir ", a-t-il indiqué. Au cours des deux semaines de la session de la Commission, les 53 Etats membres discuteront et adopteront une série de recommandations pour guider les nouveaux développements dans le domaine agricole. Ces recommandations seront assorties de mesures spécifiques pour aborder les questions de la sécheresse, de l'érosion des terres, du développement rural et du développement durable en Afrique. Pour Mme Gerda Verburg, Ministre de l'agriculture des Pays-Bas, les Etats Membres devront aller au-delà des généralités. Affirmant qu'au cours de cette dix-septième session de la Commission du développement durable, " les dirigeants politiques du monde ont l'énorme responsabilité de définir des politiques pour venir à bout de la crise alimentaire ". Elle poursuit en affirmant que " les technologies existent, les ressources existent: il ne reste plus qu'à décider comment les augmenter, les adapter et les améliorer ". Une " révolution verte mondiale" suppose une révolution des idées, des technologies et une révolution des politiques qui la rendent possible à tous les niveaux et dans tous les pays. “Cela suppose un nouveau mode de pensée créatif et innovateur. Mais surtout, cela suppose des actions concrètes possibles à appliquer ", a-t-elle poursuivi. Cette session de deux semaines réunira près de 1 000 représentants de gouvernement, de la société civile et du système des Nations unies pour aborder ces questions et trouver des solutions politiques. Du 13 au 15 mai, les ministres de pays développés et en développement se pencheront particulièrement sur la sécurité alimentaire et la révolution verte au cours d'une série de tables rondes. Avant de tenir ces tables rondes, le Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, ouvrira le segment de haut niveau. Dalila T.