Au 16e jour de l'insurrection populaire en Libye, le guide de la Jamahiria tente de reprendre les choses en main. Il est revenu à la charge, hier, dans un discours télévisé et mis en garde contre une intervention militaire étrangère en Libye. «Des milliers de Libyens mourront en cas d'intervention de l'Amérique ou de l'OTAN.», a-t-il menacé devant ses partisans réunis dans une salle pour une cérémonie publique à l'occasion de la célébration du 34e anniversaire de l'établissement du "pouvoir des masses" en Libye, a précisé la télévision libyenne. Après avoir rejeté une nouvelle fois les appels à quitter le pouvoir, le leader libyen, réitère qu'il «n'a pas de fonction officielle pour en démissionner. Kadhafi est un symbole», a-t-il ajouté, affirmant que «depuis 1977, moi-même et les officiers avons remis le pouvoir au peuple». Le guide de la Jamahiria agite à nouveau le spectre la nébuleuse Al-Qaida, qui serait, selon lui, à l'origine des troubles : "Al-Qaida s'est infiltrée progressivement en Libye. Certains [terroristes] détenus à Guantanamo ont été libérés et envoyés en Libye où ils ont formé des cellules dormantes, à Benghazi, à Zaouia...» Affirmant que «je ne suis pas les chaînes satellitaires étrangères. Je lis des livres». Il se borne à indiquer que «j'écoute les citoyens qui viennent me voir», indiquant que "je suis une référence, un conseiller. Le peuple se réfère à moi pour que je trouve une solution aux problèmes non résolus." Stigmatisant les chaînes de télévision étrangères qui cherchent à provoquer, Kadhafi explique qu' «il est visé par l'étranger» et qu'on lui a expliqué que «des puissances étrangères cherchent à atteindre mon autorité, ma présidence.", réaffirmant que «je ne suis pas président. Je n'ai pas d'autorité particulière. (...)». Le colonel Kadhafi estime que «le peuple libyen a bien compris qu'on cherche à l'insulter. (...) et que les puissances étrangères visent la Libye, ses réalisations, son histoire.» Pour Kadhafi il s'agit d'une «nouvelle colonisation pour mettre la main sur le pétrole libyen», et lance un appel à l'ONU pour «envoyer une commission d'enquête en Libye pour clarifier la situation(...) La Libye est encerclée» a-t-il souligné. Exprimant ses craintes d'une intervention étrangère, le n°1 libyen s'insurge. «Nous n'avons pas encore pris la décision de combattre les groupes armés qui nous menacent, que déjà on nous menace d'une intervention. Le gel des avoirs de l'Etat libyen par des Etats étrangers relève d'une usurpation et d'un vol de l'argent du peuple libyen" et réaffirme encore à l'adresse de ceux qui le pressent de quitter le pouvoir pour un exil: « Le contrôle de villes par des rebelles ne peut se poursuivre, je ne quitterai jamais la Libye". La situation, elle, connaît, depuis hier, une brusque dégradation. L'aviation et les forces libyennes loyales au colonel Mouammar Kadhafi menaient, hier, une contre-offensive dans l'est de la Libye contrôlé depuis plusieurs jours par les insurgés, alors que des navires de guerre américains s'approchaient des eaux de la mer Méditerranée. violences meurtrières à Brega La ville de Brega, localité la plus avancée contrôlée par les insurgés dans l'est du pays, était le théâtre de combats violents et meurtriers. Mais l'issue de ces combats restait incertaine hier en milieu de journée. Deux personnes sont mortes dans les affrontements, ont déclaré deux témoins. Alors que certaines sources avancent le chiffre de 14 tués. Les forces de l'armée régulière sont entrées à Brega, ville située à mi-chemin entre Benghazi et Syrte, fief du colonel Kadhafi, avec plusieurs chars et de l'artillerie lourde et ont occupé un quartier d'habitation, selon un témoin, ajoutant que des combats intenses se déroulaient au port. Selon un autre témoin, "les troupes pro-Kadhafi sont arrivées à l'aube à Brega, elles ont pris les raffineries en main pendant quelques heures", a déclaré un témoin, faisant état, comme plusieurs autres, de "mercenaires tchadiens" parmi les forces pro-Kadhafi. Cependant, en fin de matinée, des insurgés affirmaient néanmoins avoir repris les choses en main. "Brega est désormais complètement sous le contrôle de la Révolution. Des gens sont partis d'Ajdabiya pour aider", a affirmé sous le couvert de l'anonymat un général de police à Ajdabiya, à 160 km au sud-ouest de Benghazi, centre névralgique de l'opposition. La région d'Ajdabiya, contrôlée par les insurgés, a été touchée, elle aussi, par des raids aériens. Selon un témoin, ces raids ont apparemment visé un dépôt de munitions déjà attaqué il y a deux jours. Des habitants ont affirmé en revanche que la cible était une base de l'armée tombée aux mains de l'insurrection à 3 km d'Ajdabiya. Toujours est-il qu'hier, les troupes de Kadhafi tiennent encore la capitale et sa région. La ville de Syrte est aussi aux mains du Guide. Par contre, la situation n'est toujours pas claire quant aux villes de Marsa el-Brega et Ajdabiya, théatres d'affrontements entre forces loyales au dirigeant libyen et opposition. Pour les insurgés, le contrôle de Brega et d'Ajdabiya est stratégique pour envisager de prendre Tripoli et de renverser le colonel Kadhafi et certaines sources rapportent que l'opposition demande des frappes de l'ONU sur les mercenaires pro-Kadhafi, selon un porte-parole. Une option que rejettent certaines puissances occidentales comme la France qui s'interroge sur l'opportunité de cette action, «Faut-il préparer une intervention militaire ? Nous ne le pensons pas dans le contexte actuel", a déclaré à l'Assemblée nationale le chef de la diplomatie, Alain Juppé. "Il est probable qu'elle pourrait ressouder contre le nord de la Méditerranée les opinions publiques et les peuples arabes", a-t-il estimé. Sur le bilan des victimes des 16 jours de la révolte, le porte-parole de la Ligue libyenne des droits de l'Homme, Ali Zeidan, indique que "le nombre de victimes pour tout le pays est de 6.000, dont 3.000 à Tripoli, 2.000 à Benghazi et 1.000 dans d'autres villes", précisant que ce bilan pourrait être plus important encore. S. B. Au 16e jour de l'insurrection populaire en Libye, le guide de la Jamahiria tente de reprendre les choses en main. Il est revenu à la charge, hier, dans un discours télévisé et mis en garde contre une intervention militaire étrangère en Libye. «Des milliers de Libyens mourront en cas d'intervention de l'Amérique ou de l'OTAN.», a-t-il menacé devant ses partisans réunis dans une salle pour une cérémonie publique à l'occasion de la célébration du 34e anniversaire de l'établissement du "pouvoir des masses" en Libye, a précisé la télévision libyenne. Après avoir rejeté une nouvelle fois les appels à quitter le pouvoir, le leader libyen, réitère qu'il «n'a pas de fonction officielle pour en démissionner. Kadhafi est un symbole», a-t-il ajouté, affirmant que «depuis 1977, moi-même et les officiers avons remis le pouvoir au peuple». Le guide de la Jamahiria agite à nouveau le spectre la nébuleuse Al-Qaida, qui serait, selon lui, à l'origine des troubles : "Al-Qaida s'est infiltrée progressivement en Libye. Certains [terroristes] détenus à Guantanamo ont été libérés et envoyés en Libye où ils ont formé des cellules dormantes, à Benghazi, à Zaouia...» Affirmant que «je ne suis pas les chaînes satellitaires étrangères. Je lis des livres». Il se borne à indiquer que «j'écoute les citoyens qui viennent me voir», indiquant que "je suis une référence, un conseiller. Le peuple se réfère à moi pour que je trouve une solution aux problèmes non résolus." Stigmatisant les chaînes de télévision étrangères qui cherchent à provoquer, Kadhafi explique qu' «il est visé par l'étranger» et qu'on lui a expliqué que «des puissances étrangères cherchent à atteindre mon autorité, ma présidence.", réaffirmant que «je ne suis pas président. Je n'ai pas d'autorité particulière. (...)». Le colonel Kadhafi estime que «le peuple libyen a bien compris qu'on cherche à l'insulter. (...) et que les puissances étrangères visent la Libye, ses réalisations, son histoire.» Pour Kadhafi il s'agit d'une «nouvelle colonisation pour mettre la main sur le pétrole libyen», et lance un appel à l'ONU pour «envoyer une commission d'enquête en Libye pour clarifier la situation(...) La Libye est encerclée» a-t-il souligné. Exprimant ses craintes d'une intervention étrangère, le n°1 libyen s'insurge. «Nous n'avons pas encore pris la décision de combattre les groupes armés qui nous menacent, que déjà on nous menace d'une intervention. Le gel des avoirs de l'Etat libyen par des Etats étrangers relève d'une usurpation et d'un vol de l'argent du peuple libyen" et réaffirme encore à l'adresse de ceux qui le pressent de quitter le pouvoir pour un exil: « Le contrôle de villes par des rebelles ne peut se poursuivre, je ne quitterai jamais la Libye". La situation, elle, connaît, depuis hier, une brusque dégradation. L'aviation et les forces libyennes loyales au colonel Mouammar Kadhafi menaient, hier, une contre-offensive dans l'est de la Libye contrôlé depuis plusieurs jours par les insurgés, alors que des navires de guerre américains s'approchaient des eaux de la mer Méditerranée. violences meurtrières à Brega La ville de Brega, localité la plus avancée contrôlée par les insurgés dans l'est du pays, était le théâtre de combats violents et meurtriers. Mais l'issue de ces combats restait incertaine hier en milieu de journée. Deux personnes sont mortes dans les affrontements, ont déclaré deux témoins. Alors que certaines sources avancent le chiffre de 14 tués. Les forces de l'armée régulière sont entrées à Brega, ville située à mi-chemin entre Benghazi et Syrte, fief du colonel Kadhafi, avec plusieurs chars et de l'artillerie lourde et ont occupé un quartier d'habitation, selon un témoin, ajoutant que des combats intenses se déroulaient au port. Selon un autre témoin, "les troupes pro-Kadhafi sont arrivées à l'aube à Brega, elles ont pris les raffineries en main pendant quelques heures", a déclaré un témoin, faisant état, comme plusieurs autres, de "mercenaires tchadiens" parmi les forces pro-Kadhafi. Cependant, en fin de matinée, des insurgés affirmaient néanmoins avoir repris les choses en main. "Brega est désormais complètement sous le contrôle de la Révolution. Des gens sont partis d'Ajdabiya pour aider", a affirmé sous le couvert de l'anonymat un général de police à Ajdabiya, à 160 km au sud-ouest de Benghazi, centre névralgique de l'opposition. La région d'Ajdabiya, contrôlée par les insurgés, a été touchée, elle aussi, par des raids aériens. Selon un témoin, ces raids ont apparemment visé un dépôt de munitions déjà attaqué il y a deux jours. Des habitants ont affirmé en revanche que la cible était une base de l'armée tombée aux mains de l'insurrection à 3 km d'Ajdabiya. Toujours est-il qu'hier, les troupes de Kadhafi tiennent encore la capitale et sa région. La ville de Syrte est aussi aux mains du Guide. Par contre, la situation n'est toujours pas claire quant aux villes de Marsa el-Brega et Ajdabiya, théatres d'affrontements entre forces loyales au dirigeant libyen et opposition. Pour les insurgés, le contrôle de Brega et d'Ajdabiya est stratégique pour envisager de prendre Tripoli et de renverser le colonel Kadhafi et certaines sources rapportent que l'opposition demande des frappes de l'ONU sur les mercenaires pro-Kadhafi, selon un porte-parole. Une option que rejettent certaines puissances occidentales comme la France qui s'interroge sur l'opportunité de cette action, «Faut-il préparer une intervention militaire ? Nous ne le pensons pas dans le contexte actuel", a déclaré à l'Assemblée nationale le chef de la diplomatie, Alain Juppé. "Il est probable qu'elle pourrait ressouder contre le nord de la Méditerranée les opinions publiques et les peuples arabes", a-t-il estimé. Sur le bilan des victimes des 16 jours de la révolte, le porte-parole de la Ligue libyenne des droits de l'Homme, Ali Zeidan, indique que "le nombre de victimes pour tout le pays est de 6.000, dont 3.000 à Tripoli, 2.000 à Benghazi et 1.000 dans d'autres villes", précisant que ce bilan pourrait être plus important encore. S. B.