La compagnie pétrolière britannique British Petroleum aurait-elle renoncé à la vente de ses actifs algériens au russe TNK-BP ? C'est ce qui semble ressortir des propos du porte-parole du groupe qui a remis en cause l'existence d'une telle transaction. Pourtant, la question des actifs du major pétrolier britannique a été mise en avant à plusieurs reprises depuis plus d'une année, à tel point que des officiels algériens se sont prononcés sur la question. C'est le cas notamment du ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi qui a confirmé, il y a quelques semaines, que des négociations étaient en cours entre Sonatrach et BP pour la reprise des actifs de la compagnies britanniques et ce dans le cadre du droit de préemption dont bénéficie le groupe algérien. Auparavant, le Financial Times, citant des sources bancaires, avait affirmé que l'Algérie bloquait la vente des actifs de BP au groupe russe. Selon le Financial Times, les Algériens refusent d'accorder une suite favorable à la demande de BP de livrer des informations sur les résultats de son activité concernant les champs gaziers d'In Salah et In Amenas à la joint-venture russo-britannique TNK-BP. Le droit de préemption auquel a eu recours Sonatrach a apparemment eu raison de la transaction, puisqu'aujourd'hui les responsables de la compagnie se rétractent carrément. Ainsi, le porte-parole du groupe David Nicholas a déclaré, jeudi, à l'APS que "BP ne veut pas vendre ses actifs en Algérie et il n'a jamais été question pour BP de quitter l'Algérie". "Nous restons en Algérie et ne cèderons pas nos actifs comme rapporté par certains medias, la vente des actifs de BP en Algérie est de la pure spéculation", a souligné Nicholas, ajoutant qu'"il n'a jamais été question pour nous de quitter l'Algérie". "Nous sommes conscients du potentiel de nos actifs pétroliers et gaziers en Algérie et nous avons décidé de rester", a encore ajouté le représentant de ce groupe. BP a décidé de céder ses parts d'actif algériennes à la suite de l'accident survenu en avril sur sa plateforme pétrolière, dans le golfe du Mexique causant une marrée noire qui lui a été fatale. Le groupe détient des actifs d'un montant de quelque 3 milliards de dollars. La production de BP Algérie est de 17 000 barils/jour, soit 0,7% de la production totale de BP dans le monde et celle du gaz représente 1,5%. Le groupe britannique intervient dans l'amélioration du taux de récupération du gisement de pétrole de Rhourde El-Baguel, le développement des gisements de gaz sec d'In Salah, et celui des champs de gaz humide d'In Amenas. La British Petroleium exploite les champs de gaz de In Amenas et de In Salah en partenariat avec la Sonatrach et le groupe norvégien Norway's Statoil. A une question sur les cessions d'actifs à l'échelle mondiale en vue de collecter 30 milliards de dollars pour faire face aux dépenses générées par la prise en charge des conséquences de la catastrophe de "DeepWater" dans le golfe de Mexique, le porte-parole de BP a fait savoir qu'à ce jour, le groupe a collecté 22 milliards de dollars. Le groupe a déjà réalisé 22 milliards de dollars dans la vente d'importants actifs en Amérique latine, aux Etats-Unis et au Canada, a souligné la même source.