La dernière visite de la délégation d'hommes d'affaires britanniques à Alger a-t-elle donné des idées à la compagnie British Petroleum (BP), pour revoir sa perception du marché algérien et son intention de se débarrasser de ses actifs ? Bien que pour le moment les raisons ne soient pas connues, la célèbre compagnie pétrolière a finalement décidé de conserver ses actifs algériens évalués à 3 milliards de dollars. L'information a été rapportée hier par certains sites spécialisés sur la toile, citant des milieux d'affaires européens à Alger. Selon les quelques explications données sur ce changement, la société britannique semble avoir été encouragée par les dernières décisions politiques en Algérie et la volonté des autorités d'assainir le climat des investissements étrangers en Algérie. Mais, la question se pose aussi sur le poids des pressions des autorités algériennes dans la décision de la compagnie britannique. Car, il faut dire que le gouvernement algérien n'avait pas hésité à déclarer son opposition à la vente des actifs algériens de la compagnie, mettant en avant le droit de préemption. L'Algérie voulait en réalité favoriser l'absorption de ces actifs par la compagnie nationale Sonatrach. En effet, les autorités algériennes refusent que BP ne les cède à la joint-venture russe TNK-BP, dans laquelle BP est actionnaire. Concrètement, les réticences algériennes se sont traduites par le refus opposé à BP de transmettre des informations sur les résultats de son activité en Algérie à TNK-BP, selon la joint-venture russe et une source bancaire. La compagnie britannique, étouffée par le scandale de la marée noire dans le Golfe du Mexique l'ayant mise en difficulté financière, voulait se débarrasser rapidement de ses actifs algériens pour pouvoir faire face aux répercussions de la catastrophe. Mais, apparemment pas à n'importe quel prix. Ce qui intéressait surtout le groupe pétrolier c'est une transaction avec un de ses partenaires, en l'occurrence le russe TNK. Mais, selon toute vraisemblance, les autorités algériennes ne voient pas les choses sous le même angle. Elles seraient plutôt favorables à un accord avec la compagnie nationale Sonatrach qui serait chargée de récupérer les actifs de BP en Algérie. En octobre dernier, le milliardaire Mikhaïl Fridman, le directeur de la compagnie russe TNK-BP avait saisi l'opportunité de sa présence à Alger, dans le cadre de la visite du président russe, Dimitri Medvedev, pour tenter de forcer la décision de la reprise des actifs de BP. Apparemment les choses n'avaient pas évoluées pas comme l'espérait l'oligarque russe. A rappeler que BP est considéré comme le principal investisseur étranger dans notre pays, avec ses participations dans les deux gisements gazier d'In Amenas et d'In Salah, exploités en partenariat avec Sonatrach et le groupe norvégien Norway's Statoil.