Une nouvelle fois, la Banque d'Algérie a dû recourir au renforcement du circuit financier en injectant une masse de monnaie fidiciaire. “La Banque centrale a été contrainte de recourir au tirage de nouveaux billets pour satisfaire une demande massive, au niveau des postes, des détenteurs de comptes CCP, avec des répercussions, certes négatives, sur l'inflation”. L'information vient d'être donnée, jeudi, par le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication. Moussa Benhamadi a tenu à expliquer ce recours à la planche à billet par "les récentes augmentations de salaires des employés des différents corps de la Fonction publique et les rappels massifs de salaires qui sont, en grande partie, responsables de cette situation caractérisée par une forte demande et un manque de liquidités ". Benhamadi a également relevé que " les employés cherchent souvent à retirer la totalité de leur argent des comptes, ce qui contribue à cette situation de manque de liquidités". Il a cependant indiqué qu'Algérie Poste "répond actuellement à cette demande massive". A une question relative à la réapparition de vieux billets de banque, qui avaient été retirés par la Banque d'Algérie, il a précisé que "cette réinjection de vieux billets a été faite aussi sous la pression de la demande". Il a estimé, à cet égard, qu'il était "impossible de continuer dans cette voie", préconisant "des retraits d'argent modérés des comptes CCP". Il a, d'autre part, qualifié de "mensongères" les informations selon lesquelles des retraits massifs d'avoirs auraient été effectués par certains hommes d'affaires. A propos de la grève des travailleurs de la Poste, Benhamadi a indiqué que ni son département ministériel, ni la direction d'Algérie Poste "n'ont reçu officiellement de plate-forme revendicative du syndicat". Le ministre s'est interrogé, à ce sujet, sur les motivations ayant conduit le syndicat à recourir à la grève "sans ouvrir, au préalable, un dialogue avec la tutelle". Il a ajouté qu'il s'agissait d'une action entreprise par des parties qui veulent "prendre en otage le citoyen". En novembre passé et devant la même crise de liquidité, la Banque d 'Algérie a dû recourir à la planche à billets et faire face au problème de disponibilité de liquidité dans les bureaux de poste. La B.A a doublé ses capacités de production en monnaie fiduciaire mobilisant ses équipes pour faire fonctionner les équipements de traitement et de finition des billets. Il s'agit de 97 % de cette masse d'argent produite dans les ateliers de la Banque centrale qui a été destinée à Algérie Poste.