On parle beaucoup de politique et de centrage sur les enjeux du pouvoir, alors qu'en réalité c'est la rente pétrolière qui est au centre des enjeux. Tant que le consensus sur les orientations fondamentales du système économique ainsi que même les règles du jeu économique ne font pas l'objet d'une transaction, il sera difficile de faire progresser le pays vers l'objectif assigné de pays émergent, et encore plus difficile de maintenir cette progression dans la direction de l'économie de marché sur laquelle repose la démocratie alors même que cette dernière n'est pas approchée dans son explication. Selon les mêmes repères, c'est à la classe politique, avec des arrières pensées d'hommes d'affaires, qu'incombe de réaliser des compromis, mais cela serait-il possible quand chaque camp définit par rapport à l'autre une vision éradicatrice, c'est-à-dire l'éliminer du champ du partage de la rente? Nous savons réfléchir en continuité, linéarité, mais jamais en rupture. Aucun processus n'est prévu avec l'intégration d'éléments de rupture, d'inflexion de la tendance constatée. Une continuité à assurer ? Il y a à propos de ce concept de profondes divergences de part et d'autre de la ligne de fracture entre le pouvoir et l'opposition. Continuité signifie que ce sont les mêmes qui vont décider de gérer la rente, et rupture signifie une nouvelle démarche de compromis pour élargir le champ du partage de la décision. Pour le moment, il faudrait bien admettre que chaque camp est sourd envers l'autre et que chacun de ceux-ci demeure emmuré dans ses convictions. C'est toujours l'autre qui a tord et c'est l'autre qui est responsable de ce que le compromis est devenu impossible et que l'économie ne soit pas toujours relancée, que se déroulent souvent des émeutes, qu'existent des frictions inter communautaires. Comme si tout cela ne suffisait pas, il nous faudrait encore noircir le tableau avec ceux qui s'immolent. Les défis à relever et les enjeux à gagner sont ceux de la continuité pour le camp du pouvoir et de la rupture pour Le camp de l'opposition. Comment mobiliser toutes les forces disponibles pour assurer la continuité ou à l'inverse pour assurer la rupture ? Si on se place du côté des partis qui disent parfois représenter la majorité, parfois la majorité présidentielle, il faut assurer la continuité, tandis que leurs adversaires affirment qu'il faudrait assurer la rupture, nous pourrions dire que nous ne sommes pas encore tout à fait sortis de l'auberge.