Peut-il y avoir des convictions économiques non-liées à la prise en charge des aspirations socio-économiques des populations et à des convictions politiques ? Apparemment non, car lorsqu'un économiste de formation et de profession voudrait se conférer non seulement une dimension nationale, mais surtout une destinée nationale, fatalement il devrait être porteur d'un projet politique à visage humain sur le plan social. Nous avons un champ économique à bout de souffle, depuis que les réformes économiques n'ont pas eu un investissement en retour en termes d'IDE. D'ailleurs, nous avons marqué un recul par rapport aux engagements pris au moment de l'annonce de la mise en œuvre des réformes. Les motivations exprimées au titre des justifications s'avèrent maintenant non fondées. On avait beaucoup misé sur les privatisations et celles-ci ne sont pas au rendez-vous. Serait-ce qu'il faudrait imputer à la nature du système politique les limites apparemment atteintes de la recherche des solutions économiques dans le contexte où le champ économique est à bout de souffle ? Nous parlons de tout, les économistes interviennent de façon isolée , suite à des sollicitations de la presse, mais les véritables éclairages ne sont pas donnés car ils devraient d'abords être confrontés entre eux et de façon publique par le débat entre leurs auteurs.Tant que le consensus sur les orientations fondamentales du système politique, ainsi que même les règles du jeu politique ne font pas l'objet d'une transaction, il sera difficile de faire progresser le pays vers l'objectif assigné de pays émergent, et encore plus difficile de maintenir cette progression dans la direction de la démocratie alors même que cette dernière n'est pas approchée dans son explication sous les mêmes repères. Faudrait-il défendre l'idée que sur le plan politique, soit entamé un nouveau processus sur la base de l'étude des vulnérabilités de la Société et les motivations réelles de la classe politique sachant que c'est à cette dernière que devraient s'appliquer des réformes.