Le Conseil des ministres a examiné et approuvé, hier, les projets de textes législatifs concernant le projet de loi portant système comptable financier. Le président de la République a tenu à mettre l'accent sur la nécessité de faire prévaloir, dans l'exercice des activités économiques et les opérations financières, les impératifs de régularité, de sincérité et de transparence et le respect des règles fixées par le système comptable financier. Ce projet de loi vise la modernisation et l'adaptation au nouveau contexte du système comptable régissant les entités soumises à la tenue d'une comptabilité et la prise en charge des changements intervenus dans la sphère économique depuis la promulgation de l'ordonnance n°75-35 du 29 avril 1975 portant plan comptable national. Le nouveau système comptable financier est marqué par (04) quatre avancées fondamentales. La première avancée porte sur le choix de la solution internationale, qui rapproche notre pratique comptable de la pratique universelle, permettant la production d'informations détaillées, fiables et comparables et reflétant, notamment, une image transparente et plus précise de la situation financière des entreprises. Concernant la deuxième avancée, celle-ci a trait à une énonciation plus explicite des principes et des règles devant guider l'enregistrement comptable des transactions, leur évaluation et l'établissement d'états financiers et facilitant la vérification des comptes. La troisième avancée se rapporte à la prise en charge par le nouveau système comptable des besoins des investisseurs qui disposeront d'une information financière lisible et permettant la comparabilité et la prise de décision. Quant à la dernière avancée, elle réside dans la possibilité pour les petites entités d'appliquer un système d'information basé sur une comptabilité simplifiée. Pour la mise en oeuvre de ce nouveau système comptable financier, il est prévu un train de mesures d'accompagnement. Il s'agit essentiellement de la refonte des programmes de formation et la formation de formateurs, l'assistance technique aux entreprises pour assurer le passage de l'ancien au nouveau système ; la formation des ordonnateurs et des cadres financiers reste l'étape la plus importante dans la réforme bancaire pour l'utilisation des normes comptables internationales. Car, pour le moment, le plan comptable national est fondé sur des raisons purement fiscales. Le système comptable en Algérie, s'il a subi des changements, est surtout axé sur la raison fiscale. L'entrée en vigueur du nouveau dispositif est fixée au 1er janvier 2009, à l'effet de réunir toutes les conditions nécessaires à sa mise en oeuvre. Dans ce contexte, le chef de l'Etat a déclaré, qu'''au-delà des exigences de la loi et de la rigueur qu'elle impose, celle-ci n'aura qu'imparfaitement répondu à son objectif si elle ne génère pas plus de professionnalisme et de rigueur dans l'exercice de leurs activités par les cadres et agents des différents corps de la profession qui devraient s'astreindre à produire en toute circonstance des états financiers fiables et incontestables''. "C'est à ces conditions seulement que l'on pourra restaurer le climat de confiance entre l'entreprise et son environnement et que l'on pourra assurer la préservation des droits et des intérêts de tous les partenaires'', a conclu le chef de l'Etat. La mise à jour du système comptable financier en Algérie sur le mode de la norme internationale (IFRS) doit rendre plus transparents les bilans des entreprises, des grands cabinets d'expertise comptable ainsi que ceux des commissaires aux comptes. Plusieurs études et ateliers ont fait une série de recommandations visant à faire évoluer le système comptable (et le système informatique qui lui est lié) vers un système de comptabilité en partie double, avec analyse des coûts des différentes activités de l'ordre et l'introduction d'une comptabilité patrimoniale, ainsi que des propositions de réorganisation des services comptables et financiers, l'adoption d'un manuel de procédures financières et comptables et la mise en place de procédures de contrôle internes.