Cinq entreprises internationales ont soumissionné pour la réalisation de trois grands complexes d'abattage au niveau des Hauts-Plateaux. Selon Alviar (Algérienne des viandes), filiale de la Société de gestion des Participations des productions animales (SGP-Proda), les soumissionnaires ont déposé au total 10 offres qui sont actuellement à l'étude par une commission d'ouverture des offres avant l'attribution provisoire des marchés avant la fin du mois en cours. Dans ce sens le P-DG d'Alviar, M. Sami Ben M'hidi, a précisé que ces entreprises étrangères (Espagnole, Portugaise, Polonaise et Sud-coréenne) étaient parmi les 85 sociétés nationales et étrangères ayant retiré les cahiers des charges après le lancement de trois appels d'offres en septembre dernier. Rappelons dans ce sens que la SGP Proda va investir 21 milliards de dinars en aval de la filière viandes rouges pour réaliser de nouveaux complexes d'abattage ainsi que des sociétés de froid. D'une capacité totale de 40 800 tonnes par an dont 28 800 tonnes de viande ovine et 12 000 tonnes de viande bovine, ces trois projets seront réalisés à Boukteb (El Bayadh), à Hassi Bahbah (Djelfa) et à Aïn M'lila. Chaque complexe compte une chaîne d'abattage mixte ovine et bovine, des entrepôts frigorifiques, des tunnels de congélation, des ateliers de transformation, des bâtiments de servitude et des aires de stabilisation. La consommation nationale de viandes rouges s'élève à quelque 380 000 tonnes par an dont 30 000 à 50 000 tonnes proviennent de l'importation. Ainsi, le complexe de Aïn M'lila a reçu deux offres, celui de Boukteb trois, alors que celui de Hassi Bahbah a eu cinq offres, a précisé M. Ben M'hidi. Parmi les critères imposés par les cahiers des charges, le soumissionnaire doit avoir au moins construit deux complexes d'abattage. Les entreprises sélectionnées doivent également associer des partenaires nationaux pour la réalisation de ces projets. D'un coût d'investissement d'environ 3,5 milliards de DA, ces abattoirs devraient entrer en production en 2014 et auront pour mission l'absorption du surplus de production, la sécurisation des éleveurs et le développement de la filière viandes rouges en amont et en aval. Outre la préservation des races génétiques locales, ces projets visent le développement d'un marché de distribution de viandes rouges en Algérie. Les trois complexes auront des relais au nord à travers trois "centrales viandes", une à Skikda, une à Mostaganem et l'autre au centre. Ces centrales auront pour vocation la réception du produit des Hauts-Plateaux, faire le conditionnement et la distribution au grand public. Outre la réalisation des trois complexes d'abattage, ce programme compte également la réhabilitation de 21 entrepôts frigorifiques qui sont à l'arrêt depuis plusieurs années et la mise à niveau de 8 fermes d'élevage relevant de trois filiales de Proda sises à Oran, à Alger et à Béjaïa. Le montant global des investissements (21 milliards de DA) est composé de près de 19 milliards de dinars de financements bancaires à un taux préférentiel de 1% et de 2,2 milliards de dinars débloqués par les pouvoirs publics. Le programme d'investissement de Proda compte également la création d'une nouvelle société de froid qui s'appelle "Frigomédit" spécialisée dans l'entreposage frigorifique, la valorisation du produit, le conditionnement et la distribution. Celle-ci aura à gérer un portefeuille d'un million de m3 de froid positif (de 0 à 4 degrés Celsius) et négatif (jusqu'à moins 18 degrés) grâce à la récupération de 220 000 m3 et la réalisation de 627 000 m3, qui s'ajouteront à la capacité actuelle de Proda estimée à plus de 140 000 m3.