Le ministère britannique de l'Energie et du Changement du climat s'est félicité, hier, du lancement de Medgaz. Selon le porte parole du département britannique de l'Energie, M. Gerry Miller, ce gazoduc contribuera a développer davantage ''l'interconnexion entre les Etats membres de l'UE''. Aussi, ''cette réalisation permettra de développer davantage l'interconnexion entre les Etats membres de l'UE et d'autres pays, d'autant qu'il s'agit d'accès à d'autres sources d'approvisionnement pour l'UE. Cela profite à tous les Etat membres. Selon les statistiques du ministère britannique de l'Energie, le Royaume-Uni a importé d'Algérie 1,089 milliard de m3 de gaz en 2010, ce qui représente 2% de l'ensemble ses importations de gaz, 5,7% des importations de GNL et 1,1% de la demande nette. Les importations britanniques de gaz se font à travers l'Europe par des gazoducs en provenance de Norvège, de Belgique et des Pays-Bas, tandis que le GNL est importé essentiellement du Qatar, Trinité-et-Tobago et d'Algérie. Le Royaume-Uni vient en tête des pays européens avec une consommation de 103 milliards de mètres cubes de gaz/an (bcm), très proche de la consommation en Allemagne. D'ici à 2020, la demande du Royaume-Uni en gaz augmentera à 130 milliards de m3, selon les prévisions. Rappelons que le Medgaz constitue la troisième route d'exportation de gaz naturel algérien vers l'Europe, après le gazoduc transmed reliant l'Algérie à l'Italie et le GME à l'Espagne. D'une longueur de 1 050 km, dont 550 km sur le territoire algérien, et d'une profondeur marine de plus de 2 000 mètres, cette canalisation permettra d'acheminer un volume annuel de 8 milliards de mètres cubes extensibles à 16 milliards de mètres cubes sur le moyen terme. Réalisé pour un investissement de près d'un milliard d'euros, le Medgaz prend son départ à partir de la localité côtière de Béni Saf dans la wilaya de Aïn Témouchent pour atteindre Almeria au sud de l'Espagne sur un linéaire de 200 km. Medgaz contribuera, d'une part, à améliorer la sécurité des approvisionnements, étant donné qu'il reliera directement le marché européen à la source d'approvisionnement en gaz algérien, et, d'autre part, c'est la voie la plus économique pour acheminer le gaz naturel au sud de l'Europe. Le diamètre de la canalisation est de 24 pouces (0,6 mètre) pour une pression de 40 bars permettant une vitesse de propulsion de 6 mètres par seconde, soit plus de 21 km/heure. Avec une telle vitesse, le premier mètre cube de gaz atteindra le terminal d'Almeria (sud de l'Espagne) en une dizaine d'heures. Le Medgaz est alimenté à partir du gisement de Hassi R'mel (Laghouat) via le pipeline GZ4 d'une longueur de 638 km et un diamètre de 48 pouces (1,2 mètre) et qui traverse cinq wilayas (Laghouat, Tiaret, Mascara, Oran et Aïn Témouchent). D'une capacité totale de 11,4 milliards m3 par an, ce pipeline alimente outre le Medgaz, plusieurs installations, notamment les centrales électriques de Hadjret Ennous (wilaya de Tipaza) via une déviation vers l'est, et de Terga (wilaya de Aïn Temouchent) ainsi qu'une partie de la zone industrielle d'Arzew. Dans sa partie algérienne, ce projet comprend une station de compression dotée de trois turbocompresseurs équipés de turbines ainsi que la part ''on-shore'' du gazoduc. Dans sa partie ibérique, il comprend un terminal de réception situé près du port de la ville andalouse d'Almeria.