Un séminaire national sur “l'agronomie saharienne et le développement durable” s'est ouvert, lundi, à Tlemcen. Cependant, l'importance de l'eau en milieu saharien et la régulation de son exploitation ont été mises en exergue lors des travaux de ce séminaire national. Les participants ont mis l'accent sur le rôle de l'eau à relever les défis en milieu saharien et sa garantie pour "un développement durable par le biais de la prospection de nouvelles ressources hydriques et leur exploitation, visant à cerner le déficit considérable ressenti dans ce domaine". L'accent a été mis, lors de cette rencontre de deux jours, organisée par le département de l'agriculture de la faculté des sciences de l'université de Tlemcen, sur la nécessité "de préserver l'eau en milieu saharien et de réguler son exploitation, au vu de la menace irréversible de la steppe et l'immensité de l'espace saharien confronté à la sécheresse et au pacage et labours illicites". Cette situation, a indiqué un intervenant, a poussé un nombre d'organisations internationales à chercher des moyens appropriés pour le développement, en milieu saharien, parmi lesquels figurent la mise en place de "systèmes environnementaux de lutte contre l'avancée du sable et la gestion optimale des ressources hydriques et, entre autres, la promotion du tourisme saharien". Eu égard à l'importance vitale que revêt l'eau sur le plan économique, les pays sahariens ont eu recours, a-t-on révélé, à la prospection de plus de réserves hydriques souterraines, au dessalement de l'eau de mer, tout en assurant une exploitation rationnelle de ces ressources. Cette rencontre a été mise à profit par les participants, pour démontrer "l'efficacité du système traditionnel d'irrigation", à savoir les "foggaras", qui existent depuis des siècles, dans la région du Touat Gourara (Adrar) et qui représentent "un procédé qui a persisté, durant des décennies, sans pour autant perdre de sa performance". Dans ce contexte, le professeur Merzaia Aicha, de l'Institut national de recherche agricole d'Adrar, a expliqué, dans sa communication intitulée "El Foggara, défis du passé et enjeux de l'avenir", les "procédés de distribution et d'exploitation optimale des eaux". De leur côté, les Prs Bouanani Abderrezak et Benmoussat, de l'université de Tlemcen, ont traité de thèmes relatifs, respectivement, aux "Ressources en eau de la palmeraie de Tabelbala" et "Système solaire d'irrigation par condensation en sol d'air humide". Le président du séminaire, M. Boukli Hacène Mourad a mis en relief "l'importance de cette rencontre" liée à la disponibilité de l'eau en milieu saharien, "au moment ou celui-ci fait face aux multiples phénomènes écologiques à l'origine du déficit hydrique", dira-t-il avant de citer les actions multiformes incombant à l'ingénieur agronome qui doit, selon lui, "engager des actions pour assurer la maintenance d'un espace en dérive de son aménagement". Il s'agit aussi, dira-t-il, de "reconquérir l'espace saharien dans une optique de développement durable, au même titre que l'espace steppique". Divers sujets ont été débattus également a cette rencontre, "la connaissance des plantes, leur adaptation à la sécheresse, leur exigence, leur conduite, leur préservation, ainsi que la gestion des exploitations agropastorales", note-t-on.