Assurer la sécurité alimentaire est l'un des défis que le gouvernement s'est lancé pour ce nouveau quinquennat. Au-delà des différents programme de développement de l'agriculture et de mise en valeur des terres, l'Algérie mise sur la relance de l'agriculture saharienne afin d'augmenter ses rendements agricoles. Dans ce contexte, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaissa, qui a effectué en compagnie du ministre des ressources en eau et de la ministre déléguée à la recherche scientifique, une visite à El-Oued, a évoqué mercredi les voies de relance de l'agriculture saharienne, de sorte à jouer son rôle de partenaire dans les efforts visant à assurer la sécurité alimentaire du pays. M. Benaissa a cité, parmi les objectifs du secteur, 300.000 ha de terres agricoles dans le Sud consacrer à la céréaliculture. L'agriculture saharienne connaîtra dans les quelques années à venir "un bond qualitatif", au regard des efforts importants de l'Etat dans ce domaine, a-t-il assuré. Poursuivant sa visite à El Oued, jeudi, M. Benaissa a également indiqué que quelque 12.000 projets de proximité sont à réaliser au titre du programme de développement rural intégré du plan quinquennal 2010-2014. Ces opérations contribueront à l'amélioration du cadre de vie des populations rurales et à la promotion du monde rural de façon générale, a souligné le ministre lors d'un point de presse à l'issue d'une visite de travail dans la wilaya. "Ces projets ruraux devront profiter directement à près de 7 millions de personnes et généreront un million d'emplois permanents et temporaires", a estimé M. Benaissa. Faisant le point sur la situation de son secteur, le ministre a indiqué que celui-ci s'articulait autour de deux volets, l'un lié à la préservation de la nature et le second à la protection du patrimoine matériel et immatériel. Le ministre a, lors d'une visite de travail dans la wilaya d'El Oued, inspecté plusieurs exploitations agricoles, dont celle de Tiba, commune de Robbah, couvrant une superficie de 100 ha et spécialisée dans la culture de la pomme de terre, l'oléiculture et l'arboriculture fruitière. M. Benaissa s'est rendu également dans la région agricole d'El Gueddachi, commune de Robbah, où un exposé lui a été présenté sur les programmes de développement rural. 111 projets de proximité, pour un investissement de 400 millions DA, ont été retenus en faveur de la wilaya entre 2006 et 2009, au titre du programme de développement rural intégré, a-t-on fait savoir. Vingt-cinq opérations de développement ont également été inscrites durant la même période, en faveur du secteur des forêts, a-t-on ajouté. S'agissant de la situation du secteur agricole dans la wilaya d'El Oued, les responsables locaux font état de l'extension, en perspective, de la surface agricole de 35% pour la porter à 76.000 ha. Les services agricoles tablent, cette saison, sur une production de plus de 175.000 qx de céréales et prévoient de dépasser les 284.000 qx à horizon 2014. Une production annuelle de 4,3 millions de quintaux de pomme de terre est aussi prévue à l'horizon 2014, selon les projections du secteur agricole de la wilaya. Notons que le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, a insisté, de son côté , sur la nécessité d'une exploitation rationnelle de l'eau en régions sahariennes. M. Sellal a indiqué que "les quantités importantes d'eau disponibles dans le sous-sol saharien dictait une rationalité dans son exploitation afin de préserver cette ressource vitale". Le ministre a souligné, à cet égard, l'importance de l'utilisation de procédés modernes d'exploitation de l'eau afin d'assurer une "gestion durable" de cette ressource naturelle dont a besoin aussi bien l'homme que l'agriculture. Concernant les efforts consentis dans le domaine de l'exploitation des eaux usées épurées, M. Sellal a fait état du lancement d'un important programme visant une réutilisation de cette eau à des fins d'irrigation. "L'Algérie qui pouvait, à la fin des années 90, traiter 98 millions de mètres cubes d'eaux usées, a aujourd'hui développé cette capacité à 650 millions m3 destinés à l'irrigation agricole", a affirmé M. Sellal. Cette capacité de traitement sera portée à 1 milliard de m3 à l'horizon 2015, a-t-il annoncé, tout en exhortant les participants au séminaire à sortir avec des recommandations qui appuient les efforts de l'Etat en matière de développement de la ressource hydrique. Etablissant un lien entre l'importance de l'eau et la réalisation de la sécurité alimentaire, M. Sellal a réaffirmé la poursuite des efforts de l'Etat pour gagner le défi de la sécurité alimentaire, à travers la consolidation du secteur agricole, de sorte à lui permettre d'assurer les besoins du pays, voire de se tourner vers l'exportation. Intervenant dans le même contexte, la ministre déléguée chargée de la Recherche scientifique, Souad Bendjaballah, a souligné l'apport de la recherche scientifique dans les secteurs de l'eau et de l'agriculture, soulignant que la corporation scientifique est appelée aujourd'hui à "relever le défi dans ces domaines clés et à proposer des approches scientifiques qui permettent de préserver la ressource hydrique". Mme Bendjaballah a mis en relief, à ce titre, le soutien accordé par l'Etat à la recherche scientifique, rappelant que l'eau et l'agriculture ont fait l'objet, depuis une dizaine d'années, de "quatre programmes de recherches ayant donné lieu à quelque 400 projets scientifiques".