Même si aucun texte historique ne relève l'existence de Yemma Gouraya, la légende a pris place dans l'esprit des Béjaouis. La légende sa " Anaya " (protection), a dépassé les limites de la région. En effet le nom de la montage, selon certains, provient de la composition de deux mots vandales : Gou et Aya, qui signifiant roc et village au pied de la montage. Située à 672 mètres d'altitude, Yemma Gouraya est considérée comme la sainte femme veillant sur la ville. Selon la légende locale, la sainte femme après avoir vécu dans le village, se retira au haut de la montage pour méditer et prier, celle-ci fut, par la suite, suivie par une de ses sœurs " Lala Yemna ". Les deux sœurs finirent leur vie sur le mont Gouraya. Il n'est pas rare, aujourd'hui, surtout les week-ends de voir les citoyens de la région et même des visiteurs venus d'ailleurs, prendre la route vers le sommet du mont. Si les premiers kilomètres séparant le pied de la montage au fort sont carrossables jusqu'au plateau, le reste de l'ascension se fait obligatoirement à pied. La croyance et la foi en Yemma Gouraya donnent du tonus même aux plus âgés. Très souvent, en cette période estivale, des zerdas sont organisées où beignets et même couscous sont distribués. Il arrive même de voir certains immoler un mouton où chacun a sa propre saison de l'obole. Certaines soirées sont organisées où se mêlent le son des bendirs et l'odeur de l'encens donnant le rythme à des "ikhouanes" qui psalmodient des chants religieux . Pour les Bédjaouis, Yemma Gouraya est incontestablement la protectrice de leur ville. Quoi qu'il en soit, même si le visiteur ne croit pas en la sainte femme, il est captivé par le merveilleux panorama qu'offre la vue, de cette hauteur où apparaît le golfe sur lequel s'élève en amphithéâtre la ville de Béjaïa, à droite la côte Ouest se défile jusqu'au pic de Touja et en face les montagnes des Babors : Gouraya est à la fois montagne touristique et spirituelle. On rappellera, par ailleurs, qu'une légende orale laisse entendre que Béjaïa aurait pu être une petite Mecque, si le centième saint n'était pas une femme, allusion faite à Yemma Gouraya ; pourtant, aujourd'hui, c'est sa protection qui est évoquée.