Un partenariat entre France Télécom et Deutsche Telekom en forme de coentreprise a été annoncé, hier, ayant pour but de mutualiser les achats des deux collaborateurs. Ils attendent de cette initiative des économies annuelles de 1,3 milliard d'euros jugées significatives par les analystes. Ces économies potentielles, attendues dans trois ans, devraient être de moins de 900 millions d'euros par année chez l'opérateur français, tandis que son partenaire allemand pourrait bénéficier de plus de 400 millions à partir du quatrième trimestre de 2014, ont précisé les deux groupes dans un communiqué commun. La société commune, qui recouvre un volume d'achats de 13 milliards d'euros, doit permettre, notamment, de renégocier des contrats avec des fournisseurs pour profiter d'économies d'échelle."On est dans un marché global dans lequel la taille compte", a déclaré Edward Kozel, directeur de la technologie et de l'innovation de Deutsche Telekom. Des Conseils d'administration seront tenus pour étudier l'accord entre des deux groupes qui sera à son tour soumis à l'inspection des autorités de la concurrence, et la réponse finale sur le plan réglementaire est attendue cet été. La nouvelle société commune, détenue à parts égales par les partenaires, sera créée au quatrième trimestre de l'exercice en cours. Les deux opérateurs espèrent réaliser les économies les plus significatives sur leurs achats d'équipements de réseaux, un poste important de dépenses d'investissement, même s'il reste inférieur à ce qui est dépensé pour des terminaux mobiles, ont expliqué les dirigeants des deux entreprises."Pour France Télécom c'est tout bon. C'est élevé comme montant d'économies", juge un analyste basé à Paris."Ça pourrait même redonner de l'attrait spéculatif au titre en relançant les rumeurs d'un rapprochement avec Deutsche Telekom", poursuit-il. Le numéro un français des télécoms et son concurrent allemand avaient déjà dit étudier des coopérations techniques, sans toutefois envisager d'échanges capitalistiques. "La JV va forcément relancer la spéculation sur le fait que France Télécom et Deutsche Telekom vont vers une coopération plus poussée", estiment dans une note les analystes de Spirite Santo Investment."Est-ce qu'ils pourraient fusionner ? Ce sera surtout compliqué d'un point de vue (...) politique", ajoutent-ils. Les deux partenaires avaient annoncé, en février, que le débat se ferait autour de l'amélioration de l'utilisation du wifi pour un utilisateur et sur une coopération transfrontalière dans le "machine to machine", technologie permettant de connecter des appareils entre eux et utiliser dans la santé ou l'automobile. Quant à France Télécom réétudie ses actifs européens, hors de son marché historique français, ce qui pourrait donner lieu à des cessions ou à des acquisitions dans certains pays, ont dit des banquiers à Reuters. Hier, l'action France Télécom reculait de 0,51%, à 15,656 euros à la Bourse de Paris, tandis qu'à Francfort, Deutsche Telekom était stable à 11,26 euros. Dans le même temps, l'indice sectoriel des télécoms cédait 0,29% et le CAC 40 reculait de 1%.