Les forces de police ont tiré, hier, sur des groupes de personnes afin de les empêcher de participer aux funérailles des victimes de la veille.D'autres individus ont été tués, hier, par des tirs en Syrie lors des funérailles de victimes tuées la veille dans la répression sanglante des manifestations hostiles au régime, ont indiqué des témoins et militants des droits de l'Homme. Selon les bilans et les sources, il est fait état de cinq ou six morts. Au moins trois personnes ont été tuées par des tirs de "francs-tireurs" postés sur des immeubles lors de funérailles, à Douma, à 15 km au nord de Damas, selon un témoin et un militant sur place. Ils ont affirmé que des balles avaient été tirées lors des obsèques. 50 000 personnes s'étaient rassemblées. Dans la région de Deraa, à 100 km au Sud de Damas où 18 personnes ont été tuées avant-hier, deux personnes ont été abattues par des tirs des forces de sécurité, selon un militant sur place. Des tirs ont également été constatés dans la localité d'Izra'a, dans le sud de la Syrie. D'autre part, la police a ouvert le feu sur des personnes assistant à d'autres obsèques dans le quartier de Barzeh, à Damas, d'après le récit de deux témoins. Des dizaines de milliers de Syriens en deuil participaient, hier, à l'enterrement de leurs morts au lendemain d'une répression aux imposantes manifestations qui ont coûté la vie à plus de 80 personnes et suscité l'indignation de la communauté internationale. Le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, a condamné, hier, "la répression aveugle et brutale" après les morts de la veille et appelé les autorités syriennes "à renoncer à l'usage de la violence". "Cette répression aveugle et brutale contredit la levée de l'état d'urgence. Nous appelons instamment les autorités syriennes à renoncer à l'usage de la violence et à respecter les droits et libertés fondamentales de leurs citoyens, conformément à leurs engagements internationaux, particulièrement le droit de manifester pacifiquement et la liberté de la presse", ajoute-t-il. Quant aux Etats-Unis,ils avaient également condamné les violences de la veille. "Ce recours révoltant à la violence pour lutter contre des manifestations doit cesser immédiatement", a souligné Barack Obama dans un communiqué. Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon a pour sa part condamné "la violence récurrente" du gouvernement syrien "contre les manifestants pacifiques en Syrie" et a lancé un appel pour que cette violence cesse immédiatement. Londres et Rome se sont joints à l'indignation. Le régime syrien a estimé que ces déclarations manquaient d'objectivité, ripostant contre les critiques et notamment celles de Washington.