LE PRESIDENT de la Banque mondiale, Robert B. Zoellick, a déclaré que la crise actuelle dans la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord (MENA) montrait qu'une participation accrue des citoyens et une meilleure gouvernance étaient essentielles pour le développement économique. Il a souligné que la BM ne se limiterait pas à contribuer à promouvoir les réformes institutionnelles dans les pays du MENA, mais qu'elle se pencherait aussi sur un soutien accru à la société civile. Il a avancé ainsi que la Banque mondiale allait "encourager les gouvernements à publier leurs données, à adopter des textes de loi sur la liberté de l'information, à assurer la transparence de leurs procédures budgétaires et de passation des marchés, à se doter de fonctions d'audit indépendant, et à promouvoir des réformes de leurs systèmes de justice". "Nous n'accorderons pas de prêts directs en matière de soutien budgétaire dans les pays qui ne publient pas les données sur leurs budgets ou, dans des cas exceptionnels, qui ne s'engagent pas au moins à le faire dans un délai de 12 mois", a-t-il prévenu. Le premier responsable de la Banque mondiale a noté que les questions comme la corruption, l'égalité des sexes et la transparence n'étaient pas abordées, auparavant, par la Banque mondiale parce qu'elles étaient considérés comme "trop politiques"'. Mais au cours des 20 dernières années, a-t-il ajouté, "ces questions avaient été reconnues comme essentielles au succès du développement et font désormais partie du portefeuille de la politique" de cette institution monétaire. De même, la participation citoyenne et la bonne gouvernance sont aujourd'hui reconnues comme "incontournables pour la réussite économique". Pour le patron de la BM, "la bonne gouvernance ne se fera pas sans la participation active des citoyens, en particulier dans la région MENA où la modernisation n'a été que partiellement réussie et les institutions sclérosées". Relevant l'importance d'investir dans la société civile, M. Zoellick a noté qu'il était temps pour la Banque mondiale de voir, avec son Conseil d'administration et ses actionnaires, si elle n'aurait pas besoin de capacités ou de structures nouvelles pour réaliser cet objectif en donnant la priorité aux pays du MENA et de l'Afrique sub-saharienne. Le président de la BM a relevé que la région MENA était caractérisée par une faible intégration dans l'économie mondiale, le taux le plus élevé de chômage parmi les pays en développement, le plus haut taux de chômage parmi sa population la plus instruite et le plus faible taux de participation des femmes dans les activités économiques.