Synthèse de Badiaa Amarni La plupart des pays en développement ont continué à maintenir leur rythme de croissance reflétant de solides cadres macroéconomiques, tandis que la reprise est devenue plus lente dans les économies avancées accompagnée par des déficits budgétaires, un chômage élevé et une fragilité persistante du secteur financier. C'est le constat fait jeudi dernier à Washington par les ministres du G24 en ce qui concerne les questions monétaires internationales et de développement qui ont tenu une réunion à la veille des travaux en plénière des assemblées annuelles du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale (BM). Le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksasi, a participé à cette réunion au cours de laquelle les ministres de ce groupe ont constaté que «le rythme de la reprise mondiale s'est affaibli et est devenu plus incertain». Les ministres du G24 ont noté, dans leur communiqué à l'issue de la réunion à laquelle ont participé Dominique Strauss-Kahn, directeur général du FMI, et Robert B. Zoellick, président la BM, que «les marchés émergents et les pays en développement continueront à fournir une impulsion majeure à l'économie mondiale, mais ne peuvent pas être les moteurs uniques pour la reprise mondiale», tout en s'inquiétant de «l'impact de la divergence croissante dans la politique monétaire entre les pays avancés et ceux en développement». Selon les ministres du G24, «les incertitudes persistantes dans l'économie mondiale et les tendances politiques divergentes ont rendu la coordination macroéconomique en action plus complexe qu'elle ne l'était au début de la crise». Et de considérer que «le FMI a un rôle majeur à jouer pour une meilleure coordination». Les participants à la réunion ont appelé à l'adaptation «des nouvelles règles répondant aux besoins des pays en développement, y compris le bon fonctionnement et l'approfondissement des marchés du crédit et le coût du crédit». Par ailleurs, le G24 a exprimé son inquiétude quant à la «résurgence de la volatilité des prix des denrées alimentaires et ont, en conséquence, appelé à une attention particulière de la communauté internationale, y compris du FMI et de la la Banque mondiale, sur cette situation et à prévoir une aide pour les pays touchés, surtout les plus pauvres, pour faire face aux coûts engendrés». Ils ont également mis l'accent sur l'importance de tenir «les engagements pour éviter les mesures protectionnistes dans le commerce, la finance et l'investissement ainsi que l'importance de parvenir à une conclusion rapide du cycle de Doha». Abordant la question de la réforme du FMI, ils ont souligné que «sa légitimité, sa pertinence et son efficacité dans l'exécution de son mandat, dépendent en grande partie de sa capacité à s'attaquer au déséquilibre dans les voix et la représentation». A cet égard, ils attachent une grande importance aux discussions en cours sur les réformes de la gouvernance au sein du FMI, à travers un réalignement des quotas qui doit être la pièce maîtresse de ces réformes, réaffirmant que l'objectif de la 14ème révision générale des quotes-parts doit être réalisé en janvier 2011 en amenant un transfert d'au moins 5% des économies avancées au pays en développement. Le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, et le président de la Banque mondiale, Robert Zoellick, ont eux aussi collé «de mauvais points» aux pays industrialisés en constatant que «la reprise économique y demeurait fragile tout en les appelant à une supervision financière et bancaire plus sérieuse». Lors d'une conférence de presse tenue jeudi au siège du FMI, à la veille de l'ouverture en plénière des assemblées annuelles des institutions de Bretton Woods qui se tiennent du 8 au 10 octobre, M. Strauss-Kahn a réaffirmé que, malgré des améliorations, «la reprise économique mondiale demeurait fragile car insuffisante pour créer de l'emploi et inégale entre les pays à travers le monde». Il a salué la croissance élevée enregistrée notamment par l'Afrique et les pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord (MENA) ainsi qu'en Asie et en Amérique latine. En ce qui concerne, la réforme du secteur financier, M. Strauss-Kahn a déploré le fait que «malgré les appels du FMI pour instaurer plus de réglementations et de supervision financière pour contribuer dans le règlement de la crise, très peu de choses ont été accomplies». De son côté, M. Zoellick a relevé que l'économie mondiale «évoluait à un rythme insuffisant pour créer de l'emploi». Il a affirmé, cependant, que «les bonnes nouvelles provenaient des pays en développement où la croissance est plus importante». Il a déploré, toutefois, le fait que la crise alimentaire déclenchée en 2008 n'a pas complètement disparu avec en plus un nouveau renchérissement des cours mondiaux du blé qui, par effet d'entraînement, a engendré le renchérissement des prix mondiaux des produits de substitution.