Ce premier recensement économique de l'Algérie est ''une opération d'envergure nationale'', a estimé, hier, le directeur général de l'Office national des statistiques (ONS), M. Mounir Khaled Berrah. Le Système national de l'information statistique (SNS) actuel demeure insuffisant au regard des besoins sans cesse croissants de l'économie nationale dans la disponibilité de données fiables sur les différents opérateurs et intervenants économiques, sur le commerce et l'évolution des grands indicateurs économiques, relèvent des experts. Le recensement économique constitue "un atout important pour la production de statistiques en adéquation avec les besoins en matière d'informations quantitatives et qualitatives qu'induit le nouveau paysage économique national ", ajoute-t-on. C'est un ensemble d'opérations qui consiste à collecter, évaluer, exploiter, traiter, analyser et publier les données se rapportant à des entités économiques, toutes les activités hors agriculture. Pour réussir cette opération, qui est nécessaire pour le développement de la production de statistiques en adéquation avec les besoins de l'économie nationale, "tous les moyens humains et matériels ont été réunis pour assurer sa réussite", a indiqué à l'APS M. Berrah. Selon lui, un budget d'un milliard de dinars a été consacré à cette opération, qui seraassurée par 60 responsables des services des statistiques de wilaya, 2000 délégués communaux, 700 agents d'encadrement et 3000 agents recenseurs. Par ailleurs, il a été relevé que les trois questionnaires conçus pour réaliser le recensement économique "ont été tirés et acheminés vers les communes". Il s'agit d'un questionnaire sur les préoccupations et contraintes de l'opérateur, le 2e est destiné aux établissements économiques et le 3e aux établissements administratifs. Les objectifs de l'opération se résument essentiellement à la constitution d'un répertoire exhaustif, fiable et actualisé des personnes morales et physiques ainsi que des entités administratives et associatives, qui permettra de disposer d'une base de sondage pour l'ensemble des enquêtes auprès des entreprises et le suivi et la maîtrise des paramètres et indicateurs des différents secteurs d'activité. Selon l'ONS, elle permettra également l'identification des préoccupations et contraintes des opérateurs économiques, la mise à jour du répertoire des personnes morales et physiques, le suivi et la maîtrise des paramètres et indicateurs d'activité du secteur privé, l'élaboration des comptes sectoriels et la mise en place de nouveaux indicateurs. Le recensement économique se déroulera en deux phases distinctes. La première consiste à dénombrer l'ensemble des entités de toutes les activités et tous les secteurs confondus (hors agriculture) en vue de mettre en place un fichier général des entreprises et établissements économiques. La deuxième phase portera sur une enquête approfondie qui devrait toucher un échantillon d'entreprises sur la base d'un questionnaire (propre à chaque secteur d'activité) pour la collecte de l'ensemble des données physiques et comptables. D'après l'ONS, pour la première fois en Algérie l'exploitation des données de ce recensement sera réalisée par une nouvelle technique, à savoir la lecture optique, qui permet d'assurer rapidement et avec fiabilité la saisie de tous les questionnaires. Après la promulgation du décret d'avril 2010 fixant les conditions générales de préparation et d'exécution de ce recensement et donnant le coup d'envoi officiel de sa préparation, le Comité national en charge de son exécution a été installé à la mi-juin 2010. Celui-ci, présidé par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales et composé des représentants de ministères, travaille en étroite collaboration avec les comités de wilaya, de daïra, de commune et le comité technique au niveau de l'ONS.