L'Algérie sera présente au 60e festival international de Cannes, tout comme ce fut le cas l'an dernier d'où elle est revenue avec, un trophée, le Prix collectif d'interprétation masculine pour le mémorable, Indigènes de Rachid Bouchareb. Pour cette édition, notre pays devra participer avec, Cartouches gauloises, de Mehdi Charef, un film sorti en 2006 et qui devra, dés le 08 août prochain, être sur les écrans français. Cette œuvre algéro-française, sera visible dans la section. “Un certain regard”, de la plus grande fête du cinéma au monde, lors de la soirée du 25 mai prochain. Soirée d'ailleurs entièrement dédiée à l'Algérie lors de cet événement qui fête son 60e anniversaire avec pas moins de 22 films en compétition. Le rendez-vous algérien du 25 mai au cœur de Cannes est d'abord un hommage au 7e art algérien. Il sera célébré par la projection de Cartouches gauloises, un long métrage d'une heure et demie, qui revisite la guerre de Libération nationale (1954-1962), à travers le regard d'un enfant de 11 ans, marchand de journaux dans la ville natale du cinéaste, Maghnia, située dans l'Ouest algérien. L'histoire narrée par le film se situe au printemps 1962, dernier printemps de la guerre de Libération nationale et le regard de cet enfant Ali, qui a vécu cette période coloniale, avec l'arbitraire et les violences, les exactions et la répression exercés par le colonisateur. Le film sera non seulement projeté dans la sélection officielle Cannes 2007, en hors compétition, mais aussi, dans la section “ Un certain regard ”. Mehdi Charef (54 ans) arrive en France à l'âge de dix ans et vit dans des cités de tran-sit et les bidonvilles de la région parisienne (Nanterre). Ecrivain, il débute en tant que réalisateur grâce au réalisateur français Costa-Gavras qui lui conseille de réaliser lui-même l'adaptation d'un de ses romans Le thé au Harem. Le film réalisé en 1983, remporte Le César de la meilleure première œuvre et le prix Jean Vigo. Le cinéaste continue à traiter de l'immigration avec Miss Mona. Camomille (1988), Au pays des Juliets , Marie-Line et La fille de Keltoum (2001), un hymne à la Femme algérienne, sont les films réalisés par Mehdi Charef. A l'occasion de cette édition qui marque le 60e anniversaire du festival de Cannes, le plus important rendez-vous cinématographique international, un hommage sera rendu, également, au cinéaste algérien Lakhdar Hamina qui avait obtenu la Palme d'or au Festival de Cannes en 1975 avec Chronique des années de braise, un film qui, plus de tente ans après sa sortie continue de susciter intérêt et curiosité. Sélection, Un Certain Regard Depuis quelques années, le festival de Cannes s'est étendu, ouvrant ses espaces à des sections parallèles à l'image de la Quinzaine des réalisateurs ou encore de la section, “ Un certain regard ”. Cette année, le jury de la section dans laquelle figure le film, Cartouches gauloises de l'algérien Mehdi Charef, est présidé par la réalisatrice Pascale Ferran (Lady Chatterley). Quand à son jury, il est composé de Cristi Puiu, Jasmine Trinca, Bian Qin, Kent Jones qui devront départager 16 longs métrages. L'actrice-réalisatrice Valeria Bruni-Tedeschi y présentera son deuxième film, le phénomène Harmony Korine (révélé par Gummo en 1997, scénariste de Kids de Larry Clark en 1995 son troisième, Barbet Shroeder consacrera un documentaire à l'avocat controversé Jacques Vergès, Li Yang (auteur d'un étonnant Blind Shaft, Ours d'argent à Berlin en 2003) fera son grand retour. Trois films ont ensuite été ajoutés au programme: A la recherche du ballon rouge (titre provisoire) du Chinois Hou Hsiao-hsien avec Juliette Binoche, qui fera l'ouverture, Du Levande du Suédois Roy Andersson (Chansons du deuxième étage), et Una Novia Errante de l'Argentine Ana Katz. Young Yakuza de Jean-Pierre Limosin (Tokyo Eyes) sera programmé en séance spéciale. Cartouches gauloises de Mehdi Charef, sera, quant à lui, projeté lors d'une soirée consacrée à l'Algérie le vendredi 25 mai.