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"Il faut que cesse la dictature en culture"
Entretien avec le chanteur Nouri Koufi
Publié dans Le Maghreb le 07 - 05 - 2011

Nouri Koufi 2011 : Toujours beau chic, beau genre, mais dans sa langue, y a du feu. Le chanteur connu et reconnu, est devenu impitoyable. Il a gros sur le cœur, on a l'impression que ses idées surgissent d'un volcan antique. Dans son milieu lyrique, il veut, selon ses dires, de l'authenticité, de la véracité, de la compétence. C'est donc une autre face de Nouri, habituellement nommé charmeur, que nous découvrons. Les bouches qui lui parlent le déçoivent, c'est jamais ça, c'est pas comme ci, c'est plutôt ailleurs. Contre le mépris, il revendique l'authenticité dans tout, il amène ces preuves, des mots contre d'autres mots. C'est peut être lui qui ouvrira le débat démocratique pour que sur la grande table de la Culture, l'argenterie soit transparente. Retenez bien que le bourgeois qui excelle dans le genre gharnati, ouvre une page contestatrice mais jamais revancharde. C'est à lui !
Le Maghreb : ça bouillonne sur la scène artistique. A Annaba, à Béjaïa, à Guelma, les artistes ne sont pas contents de la gestion des entreprises.
Nouri Koufi : L'argent algérien est en train de servir pour détruire la Culture algérienne.
Ce que vous dites est grave !
Jusqu'à maintenant, rien n'a été fait : le statut de l'artiste où est-ce qu'on en est ? La préservation du patrimoine musical, qu'est-ce qu'il en est ? Et j'en passe !
Avez-vous des preuves ?
Pour avoir des preuves, il faut sortir sur le terrain, pour voir si statut de l'artiste il y a, si des répertoires authentiques de la musique classique algérienne, il y a, si en général, les artistes sont contents.
En général le milieu lyrique est plus tranquille que les autres milieux d'art, notamment le cinéma. Qu'y a-t-il au juste ?
Je considère en toute âme et conscience, que les gens qui gèrent la chose culturelle n'ont rien à avoir avec l'art. Ils ne connaîssent rien à la chose. Au fond ils délibèrent pour des choses importantes selon leurs gouts, les lois qui se pérennisent de responsables à responsables.
S'agit-il de responsables ou de système?
Moi, je pars du principe qu'un ministère de la Culture a pour honorable mission entre autres de sauvegarder et de faire rayonner la Culture de son pays aussi bien ici qu'ailleurs. L'identité d'une contrée, c'est avant tout sa culture. Un budget de l'état est alloué chaque année pour faire valoir cet objectif. Par conséquent, les gens qui doivent gérer et le budget et la chose culturelle doivent connaitre sur les bouts des ongles tout ce qui s'y réfère. Atteindre les objectifs qu'on s'assigne, c'est avant tout maitriser un minimum dans le domaine : connaitre par exemple à la lettre un répertoire, savoir lire un texte, reconnaitre un vrai rythme du faux. Si on n'atteint pas ses objectifs, on tourne en rond et ça n'a pas de sens.
Vous avez récemment déclaré à la presse que le ministère vous a cassé la voix. Qu'en est-il au juste ?
J'ai été harcelé par des personnes qui me demandaient de réaliser au plus vite un coffret de quatre CD. Tout ceci devait être prêt avec la boite Yard Prod avant le 16 avril. J'étais donc obligé de travailler tous les jours pendant un mois et demi. J'ai forcé et ça m'a créé un nodule dans les cordes vocales. J'ai fait une visite médicale le 04 avril et le jour même, il y a eu l'arrêt de mon enregistrement.
Qu'est-ce ça veut dire ?
Malgré mes efforts, le fait que je sois coupé en mille morceaux pour boucler ce produit, les autres réfléchissaient à plus d'intérêts.
Des nodules dans les cordes et vous êtes chanteur. C'est inquiétant !
Je compte confirmer tout ça avec un spécialiste à Paris. Et dès que c'est fait je demanderais dommage et intérêt dans le stricte cadre de la justice.
Selon la presse, le ministère vous a sommé de signer un contrat pour que vous vous désistiez de vos droits en tant qu'interprète et créateur de quelques unes de vos œuvres. Vous avez dit non et le ministère a sorti une loi sur les deniers publics et domaine public. A partir de quel âge, une œuvre tombe-t- elle dans le domaine public ?
Le ministère oublie que les morceaux que j'enregistrais sont depuis longtemps en vente. Et que les droits sont déjà cédés et que cette institution devait faire des coffrets pour les offrir dans le cadre de " Tlemcen capitale de la culture islamique". Comment ce ministère veut-il prendre quelque chose qui appartient aux autres ? Sidi Boumedienne qui existe depuis 86 et qui se vend par millier sur le marché, ça appartient à qui ? C'est du domaine public ? L'album est en grande partie le mien, les paroles, la musique, et la preuve c'est que j'encaisse régulièrement mes droits d'auteur. Ce ne sont que des miettes c'est vrai, mais ça prouve que dans une des institutions publiques dont il y a beaucoup à dire (ONDA), on reconnait ma création.
Domaine public : selon les lois dans les autres pays, une œuvre tombe dans le domine public quand ça a un certain âge. En France, par exemple, il fallait plus de 50 ans maintenant c'est, je crois cent ans.
Je refuse de parler sur ce qu'on nomme domaine public si au départ il n'existe pas de répertoire.
Mais en musique, y a des festivals, y a des CD, y a une envie de répertorier. Contestez-vous cela.
Il s'agit de parole et de musique. Tenez par exemple la nouba, chacun la chante comme il veut. Où est le patrimoine là dedans ? Il faut absolument un patrimoine autour duquel tout le monde peut se reconnaitre. Il y a quelque temps, j'avais proposé une émission pour la télé qui s'intitulait, " Sauver le patrimoine". L'idée était de fédérer et public et spécialistes de la chose lyrique autour de ce qui fait réellement l'authenticité de la musique classique algérienne. A partir de là, nous aurions eu des canons, des références, et cette adhérence aurait pu aider à créer un corpus dans ce sens.
Quelqu'un comme Bahdja Rahal travail d'arrache-pied pour mémoriser un répertoire dont une bonne partie a disparue. Elle dit que c'est Ahmed Serri son conseiller. Il l'arrête, de fait, dès que c'est pas authentique. Où est donc le vrai dans tout ça ?
Ni Bahdja, ni moi, ni quelqu'un d'autre ne peut prétendre à la préservation. Tant qu'il n'y a pas eu d'enregistrement, tant qu'un cénacle n'est pas créé, on n'ira jamais vers l'authenticité de cette musique. Nous fonctionnons encore dans la logique de Untel m'a dit, Untel a pensé. C'est de la foutaise ! D'abord à l'origine, la musique arabo-andalouse, était une chorale, elle se faisait à plusieurs voix. Chanter individuellement était interdit. De là vous pouvez tout conclure, sur la véracité de tel ou tel enregistrement.
Tlemcen capitale de la culture islamique. Vous avez fait un passage. Comment ça s'est passé ?
Ma participation prévue dans le spectacle de Caracalla a été refusée par le ministère. Et c'est Caracalla lui-même qui me la dit. Après, je ne peux vous dire qui est intervenu pour moi pour que je monte sur scène, dans ma ville, pour ma ville.
2011 : D'autres CD ?
Je n'en sais rien. Faut que cesse la dictature en culture, puis on verra.


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