Les réserves du Trésor de l'Egypte ne cesse de diminuer depuis le début de l'année en cours. D'avril 2010 à avril 2011, les réserves du Trésor ont enregistré une baisse de 19 %. Selon des économistes, les réserves nettes actuelles du Trésor égyptien sont à leur plus bas niveau depuis quatre ans et les réserves de la devise sont au plus bas niveau depuis six ans. A fin avril les réserves nettes du Trésor égyptien s'affichaient à 28 milliards de dollars et le montant en devises à 24,5 milliards de dollars. Les évènements politiques de cette année, qui ont culminé avec le renversement du président Moubarak, ont eu un impact sévère sur le tourisme en Egypte, source importante de devises, ainsi que sur la production industrielle domestique et donc sur les exportations. Les investissements directs étrangers n'en sont pas sortis indemnes. Le 23 mars, jour de réouverture de la Bourse égyptienne, les sorties en masse des investisseurs ont fait chuter l'indice du marché de 8%, et une partie significative de cet argent appartenait à des gestionnaires étrangers qui l'ont fait sortir du pays. Et dernièrement, nombreux étaient les individus nantis qui ont fait sortir du pays une partie de leur patrimoine. Toutes ces pressions ont tiré a livre égyptienne à son plus bas depuis six ans. A première vue les conséquences de ces cours ne sont pas catastrophiques - le Crédit Agricole estime que les devises équivalent cinq mois d'importations - mais les subventions de produits de base et les taux d'intérêt que le Trésor se retrouve obligé de payer vont inévitablement aggraver la situation. En effet, lors d'une vente de bons de trésor le 5 mai, la banque centrale s'est retrouvée obligée d'offrir des taux de 12,6% et 12,9%. La situation, répétons-le, n'est pas encore gravissime. Mais elle restreint de façon significative le champ d'action du gouvernement militaire. Afin de désamorcer le type de contestation populaire qui a fini par renverser Moubarak, le gouvernement voudra maintenir les subventions, qui représentent actuellement plus d'un quart du budget national. Ces coûts, d'après les estimations du ministre des finances Samir Radwan, ramèneront le déficit budgétaire à 9,5% du PIB. Et au gouvernement de tout faire pour remettre les égyptiens au travail pour combler le trou. Rappelons que jeudi dernier une porte-parole du Fonds monétaire international (FMI) a indiqué que l'institution de Washington avait reçu une demande de prêt de la part de l'Egypte et prévoit d'envoyer "sous peu" une équipe au Caire pour discuter de son montant et de ses conditions."Il y a maintenant une demande officielle" de prêt, a indiqué la directrice des relations extérieures du FMI, Caroline Atkinson, interrogée lors d'un point de presse. "Ils ont approché des partenaires bilatéraux et multilatéraux, dont le FMI, pour qu'ils apportent leur soutien à ce qui est un programme qu'ils ont conçu eux-mêmes, a-t-elle poursuivi. Et nous prévoyons qu'une équipe du FMI se rendra au Caire sous peu pour commencer les discussions avec les autorités égyptiennes sur un accord."Le ministre des finances égyptien, Samir Radwane, avait indiqué le 26 avril que le gouvernement était "en train de négocier des prêts d'un montant de 3 à 4 milliards de dollars avec le FMI et d'environ 2,2 milliards de dollars avec la Banque mondiale". Le FMI avait rapporté dix jours plus tard que l'Egypte estimait avoir "un besoin de financement d'environ 10 à 12 milliards de dollars pour la période allant jusqu'à juin 2012" pour soutenir sa transition démocratique et le redressement de son économie.