Les réserves de change de l'Algérie ont atteint 144,3 milliards de dollars à fin juin 2009, c'est du moins ce qui a tenu à indiquer, hier, le gouverneur de la Banque d'Algérie, M. Mohamed Laksaci. En effet, selon lui, les réserves de change s'étaient établies à 143,1 milliards de dollars à la fin décembre 2008, soit une augmentation de 1,2 milliard de dollars en l'intervalle de six mois. Pour rappel, les réserves de change de l'Algérie ont atteint 110 milliards de dollars à fin décembre 2007 (contre 77,78 milliards de dollars à fin décembre 2006). En l'intervalle d'une année, le matelas de devises de l'Algérie a donc augmenté de plus de 32 milliards de dollars, soit une hausse de l'ordre de 42%. Ce niveau des réserves de change représente plus de 4 années d'importations de biens et services de l'Algérie, selon le rythme actuel du volume des importations. La dette algérienne, quant à elle, devrait continuer à baisser pour se situer à moins de 5% du PIB. Autant d'indicateurs positifs qui devraient booster l'attractivité du marché algérien. Dans cette optique, et malgré la crise financière et économique qui secoue le monde, en l'espace de sept ans seulement, l'Algérie a multiplié par dix le niveau de ses réserves de change. 10 milliards de dollars seulement en 2000, le compteur affiche ces derniers mois, le chiffre faramineux de 143.1 milliards de dollars. Et même ce niveau est appelé, selon des analystes de la scène économique, à s'élever, d'autant que le prix du baril commence à retrouver son seuil au début de ce mois. Cependant, ces revenus font l'objet, ces derniers temps, d'une polémique, notamment pour ce qui a trait à leur gestion et placement. En effet, une partie des réserves de change de l'Algérie est placée depuis bien des années dans des banques américaines, sous forme de bons du Trésor. La polémique est ainsi suscitée par la crise des crédits hypothécaires, ou "subprimes", que connaît ce pays depuis l'été dernier. Il est à noter, que le ministre des Finances a tenu à réfuter à plusieurs reprises toute menace sur les réserves de change, affirmant que les risques d'impact de la crise américaine des subprimes sur les placements de l'Algérie sont nuls. A préciser, que les réserves de change de l'Algérie sont gérées par la Banque d'Algérie, les placements de ces réserves sont effectués dans les "actifs publics" (titres gouvernementaux) à l'étranger. Ce qui signifie, que les débiteurs de l'Algérie sont des Etats souverains de ces pays où elle effectue ses placements. En conséquence, si les placements sont effectués en dollars, le débiteur de l'Algérie est donc le Trésor public américain, si c'est en livres sterlings, le débiteur est alors le Trésor public britannique et ainsi de suite. A ce titre, l'Algérie investit donc ses placements à travers des "valeurs d'Etat" dans les pays concernés et non à travers des placements en "valeurs de marché" qui, elles, sont des titres à risque élevé.