Les ministres de l'Agriculture des grands pays industrialisés et émergents, membres du Groupe des 20 (G20), tiennent, cette semaine à Buenos Aires, une réunion consacrée à la hausse des prix alimentaires et à leur volatilité. "Cette réunion se tiendra sous la forme d'un séminaire, au cours duquel des experts internationaux débattront des causes principales de la volatilité des prix alimentaires, étant donné que la question des denrées est au centre du programme de travail des pays du G20 pour 2011", a annoncé, hier, un diplomate proche de ce club regroupant les pays les plus industrialisés au monde et les pays émergents en voie de développement. Le gouvernement argentin considère que le problème des matières premières est lié à une demande soutenue en produits alimentaires dans le monde et qu'il faut accroître l'offre et non réguler les prix. Cette position est partagée par le Brésil, le Canada et l'Australie, alors que d'autres pays penchent pour un plafonnement des prix, comme la France, co-organisatrice de l'événement au titre de président en exercice du G20. Ces discussions vont précéder une réunion des ministres de l'Economie et des Finances du G20 qui s'efforcera de coordonner les politiques des pays industrialisés et émergents, avant le sommet des chefs d'Etat et de gouvernement prévu en novembre à Cannes, en France. Selon le ministère argentin de l'économie, les ministres de l'Union européenne, du G8 (Etats-Unis, Canada, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Russie) et de pays émergents (Corée du sud, Argentine, Australie, Brésil, Chine, Indonésie, Mexique, Arabie saoudite, Afrique du Sud et Turquie), ont été invités à la réunion. Des représentants d'organisations internationales comme le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale, la Commission économique pour l'Amérique latine (CEPAL), l'Organisation des Etats américains (OEA) et de l'Onu seront aussi présents. En outre, en Afrique, la région la plus frappée par l'insécurité alimentaire, la sonnette d'alarme est tirée concernant l'alimentation de bétail. A cet égard, le ministre sénégalais de l'Elevage, Oumou Khairy Guèye Seck, a indiqué hier que la sécurité alimentaire du bétail est un sujet particulièrement important pour l'ensemble des acteurs de l'élevage, mais aussi du gouvernement. " Le chef de l'Etat a décidé d'octroyer aux éleveurs un lot de 250 motofaucheuses, pour permettre à ces acteurs de l'élevage de collecter suffisamment de nourriture pour leur bétail ", a dit le ministre de l'Elevage. Abdoulaye Wade " a donné des instructions pour la généralisation de la pratique des réserves fourragères ", a souligné Oumou khaïry Guèye Seck. Elle s'exprimait lors de la rencontre de concertation avec les acteurs de l'élevage au cours de laquelle elle a remis 15 motofaucheuses à la maison des éleveurs de Thiès. Elle a précisé qu'il s'agira " de mener des opérations de collecte des réserves fourragères à la bonne date, afin qu'elles soient nutritionnellement bénéfiques pour le cheptel qui le valorisera en lait et en viande ". Le ministre de l'Elevage a toutefois noté que la pratique de réserves fourragères " permettra de réduire les feux de brousse et de préserver la biodiversité tant dans le règne animal que dans le règne végétal ". Elle a fait savoir que ce don de motofaucheuses aux éleveurs " traduit l'ambition du président Abdoulaye Wade de faire du secteur de l'élevage la locomotive de l'économie rurale ". Dans le cadre des objectifs de son département dont le programme spécial d'insémination artificielle, Oumou Khaïry Guèye Seck a cité d'autres objectifs comme la constitution d'une population de 500 000 vaches, la production additionnelle de 400 millions de litres de lait, de 43 500 tonnes de viandes, mais également la production de 120 000 pièces de cuir, en vue d'exporter cette filière très porteuse. Au plan sanitaire, elle rappelé que le Sénégal a obtenu le statut de pays indemne peste bovine depuis 2003. En outre, elle a dit que la situation zoo sanitaire est " globalement satisfaisante, malgré la persistance de maladies endémiques et l'apparition de maladies émergentes et réémergences ". Pour ces maladies, a-t-elle poursuivi, un programme spécial de lutte visant la vaccination contre 13 maladies prioritaires est financé annuellement par le budget consolidé d'investissement (BCI). " L'Etat travaille inlassablement pour la mise en place de projets durables au niveau des différentes zones agro-économiques du pays ", a-t-elle rappelé.