Le Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA) de la FAO a appelé, hier à Rome, à une action multiforme pour préserver la sécurité alimentaire mondiale plaidant pour l'amélioration des efforts internationaux dans la lutte contre la faim. Cette action englobe notamment, "les questions clés liées à la sécurité alimentaire et la nutrition comme le régime foncier et international dans l'agriculture, la volatilité des prix alimentaires et sur l'insécurité alimentaire lors de crises prolongées", a précisé le CSA à l'issue d'une réunion de cinq jours au siège de la FAO. A propos des investissements internationaux dans l'agriculture, le Comité "a encouragé" la poursuite de l'élaboration des directives volontaires internationales sur la Gouvernance responsable de la propriété foncière et des autres ressources naturelles et lancé un "processus inclusif" pour des investissements agricoles responsables "qui respectent les droits, les moyens de subsistance et les ressources". Cet organe intergouvernemental a demandé en outre au groupe d'experts de "formuler des recommandations sur les causes et les conséquences de la volatilité des prix des denrées alimentaires". Y sont inclus "les pratiques de distorsion du marché et les liens vers les marchés financiers, mais aussi les institutions, les politiques, les mesures, les outils appropriés et cohérents pour gérer les risques liés à la volatilité excessive des prix dans l'agriculture", a fait savoir ce Comité. Ce groupe est chargé de déterminer comment les nations et les populations vulnérables pourraient "assurer l'accès à la nourriture lorsque la volatilité entraîne une perturbation du marché" et de définir "les moyens de réduire la vulnérabilité par le développement de programmes sociaux et productifs pouvant servir de filets de sécurité". Le CSA va par ailleurs, se pencher sur les effets du changement climatique sur la sécurité alimentaire et la nutrition, en orientant son étude sur les régions et les populations "les plus touchées et les plus vulnérables, y compris les défis et les opportunités pour les politiques et les mesures d'adaptation et d'atténuation", selon ses conclusions. S'agissant de la sécurité alimentaire dans les pays en proie à des crises prolongées, il a été préconisé des "mesures d'urgence" en leur faveur afin d'être "mieux intégrées à l'assistance" à long terme, et s'est engagé à convoquer "un Forum d'experts de haut niveau afin d'établir un plan d'action" pour ces pays. Notons que la double crise de l'envolée des prix des produits alimentaires et de l'effondrement économique a fait basculer plus de 100 millions de personnes dans la pauvreté et la faim. Bien que les cours internationaux soient descendus des pics record de 2008, ils n'ont pas encore retrouvé leurs niveaux d'avant la crise alimentaire et le risque de volatilité reste bien réel. En moyenne, les prix des aliments en mai 2009 étaient supérieurs de 24% environ aux prix de 2006. Et, dans un grand nombre de pays en développement, le coût des denrées alimentaires de base reste obstinément élevé. Dès juillet 2007, la FAO a averti de l'imminence de la crise des prix des denrées alimentaires alors en plein développement. En décembre 2007, elle a lancé son Initiative contre la flambée des prix des denrées alimentaires pour aider les petits producteurs à accroître leur production et gagner davantage. La FAO a activement participé aux travaux de l'Équipe spéciale de haut niveau des Nations Unies sur la crise alimentaire mondiale, qui a été créée en avril 2008. Ces travaux ont notamment débouché sur l'élaboration du Cadre d'action global, une stratégie et un plan d'action mondiaux conçus pour endiguer les effets négatifs immédiats de l'envolée des prix des aliments et comportant des mesures à long terme visant à instaurer durablement la sécurité alimentaire. Les initiatives de la FAO dont l'objectif est d'accroître la production vivrière des petits agriculteurs et renforcer durablement leur résistance vont dans le sens des objectifs à court et long termes du Cadre d'action global. La FAO intervient dans plus de 90 pays, où elle contribue à stimuler la production vivrière, moyennant la fourniture de semences améliorées, d'engrais et d'autres intrants agricoles et l'offre d'une assistance technique. La FAO a également intensifié sa surveillance concernant: les prix des produits alimentaires aux niveaux des consommateurs et des grossistes, le degré de l'insécurité alimentaire dans les pays vulnérables et l'impact de la hausse des prix des aliments aux échelons mondial, régional et national par le biais de son Système mondial d'information et d'alerte rapide sur l'alimentation et l'agriculture (SMIAR). Un grand nombre des mesures d'urgence ont été financées par des fonds propres de la FAO, sous la forme de projets du Programme de coopération technique, représentant un montant total de 37,3 millions d'USD. L'Union européenne a contribué à l'action de la FAO, à hauteur de 314 millions d'USD, dans le cadre de la Facilité alimentaire de l'UE. Les autres donateurs de l'Initiative contre la flambée des prix des denrées alimentaires sont: l'Andorre, l'Autriche, la Belgique, l'Italie, les Pays-Bas, l'Espagne, la Suède, le Royaume-Uni, les États-Unis, le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires, le Fonds international de développement agricole (FIDA) et la Banque mondiale.