L'ampleur des enjeux et les conséquences de l'absence de tout consensus devront être sérieusement appréhendés et conjurés. Alors, ne serait-ce qu'eu égard à l'impératif de redresser la barre en relançant l'économie, s'impose l'obligation de ne pas se passer d'une identification réelle et d'une sérieuse analyse des facteurs qui ont empêché la réalisation de toutes les espérances portées depuis toujours. Cette absence de consensus pourrait amener les acteurs de l'opposition et ceux qui ne sont pas dans l'opposition mais qui ne sont pas non plus au pouvoir à adapter leurs propres stratégies au nouveau contexte qui est créé pour élargir leurs marges ultérieures de manœuvre. Il peut nous arriver parfois de nous demander s'ils sont vraiment sérieux ceux qui n'arrêtent pas de nous répéter qu'il faudrait produire en sustitution aux importations. Cela fait bien cinq décennies que nous parlons de développer les exportations hors hydrocarbures, d'approcher des conditions de notre suffisance de la garantie de notre sécurité alimentaire, de la production locale en substitution aux importations et nous continuons à en parler, alors que nous en sommes encore à parler d'assainir les entreprises après que celles-ci furent assainies à plusieurs reprises. La deuxième décennie du troisième millénaire commence dans un contexte où l'évolution de la politique et de l'économie doit prendre en charge la donnée selon laquelle de plus en plus, des jeunes croient qu'ils ne trouveront pas chez eux les conditions de leur vie et bravent les dangers de la mer pour un avenir pourtant très aléatoire ailleurs. Elle commence également dans le contexte où la politique doit intégrer la donnée que le modèle d'intégration des jeunes n'a pas réussi et que dans ces conditions, le risque sera grand que se conjuguent et se diversifient les différentes menaces qui rendront périmées aussi bien les politiques mises en œuvre dans le cadre de l'emploi, que celles qui ont pour ambition d'amener les populations à leur résignation, compte tenu qu'il n'apparaît pas qu'existerait une tendance à la production de miracles. Des miracles ? Nous ne pouvons qu'être pessimistes pour l'avenir, quand une personnalité officielle nous révèle que, selon lui, le pic pétrolier se produira pour nous en 2030, soit dans 20 ans. Autant dire demain. Question. Comment faire en 20 ans ce que nous n'avons pas su ou pu faire en 50 ans ? Toute réflexion à mener ou approfondir sur la manière de gérer cette période doit prendre en compte que pour le moment, il ne s'annonce pas de rupture dans notre façon de procéder à des approches du " comment s'en sortir " sans reconduire les contradictions qui nous ont fait échouer dans ce que nous entreprenons.