La wilaya de M'sila s'installe, à l'instar de celle de Batna, comme un autre "pôle" de l'abricot avec une production estimée à 500 000 quintaux, au terme de l'actuelle campagne. plusieurs facteurs sont à l'origine de cette récolte tels que la qualité du sol, l'irrigation intensifiée et l'efficience des actions de vulgarisation agricole. Ces derniers ont permis, en effet, au Hodna d'atteindre des rendements de l'ordre de 75 quintaux à l'hectare, sur une surface de 7 000 hectares et de dépasser la production de l'année dernière qui avait atteint les 450 000 quintaux, soit une hausse de 35%.C'est depuis plus d'un siècle que la culture de l'abricotier est adoptée dans cette wilaya connue surtout pour l'étendue de sa steppe et spécialement sur les berges de l'oued Ksob qui traverse la ville de M'sila, couvrant de beaux vergers sur une superficie de 200 ha.La wilaya de M'sila, qui vient de se classer en tête en matière de culture de l'abricot, compte "approfondir l'écart" avec l'extension des vergers exploités de 3 000 ha additionnels, à la faveur d'investissements attendus dans le cadre des programmes de développement rural et de soutien à l'agriculture. Selon des agriculteurs des régions de M'sila et de Boussaâda, " la saison de la récolte des abricots s'accompagne d'un intense trafic de transporteurs sur les routes de la wilaya, en provenance d'Alger et de plusieurs wilayas de l'est du pays, particulièrement de Batna, Constantine et Bordj Bou-Arréridj, mais aussi de Blida, Bouira et Tizi Ouzou, conférant un certain dynamisme à l'activité économique ". L'on constate, en outre, que la cueillette des abricots draine dans son sillage une foule d'activités liées à la transformation et au commerce de gros et de détail, notamment. Ce sont autant d'emplois saisonniers qui sont créés autour de ce produit de saison. Des producteurs de la région de Khebana soulignent que la récolte des abricots, en elle-même, ne nécessite guère beaucoup de bras. La cueillette est généralement effectuée par les membres d'une même famille qui savent secouer les branches, sans les rompre et sans endommager le fruit que l'on cueille avant sa maturité complète. Les petits marchands d'abricots qui s'assurent deux mois durant, un revenu appréciable, en exposant la marchandise sur les routes, notamment celles desservant les wilayas de Bordj Bou-Arréridj, Hammam Dhalaa, Sidi Aïssa, Aïn Lahdjel, Biskra, Bouira et autres, se comptent par centaines. Pourtant, les plus importants exploitants de vergers d'abricots de la wilaya estiment que l'absence d'une unité de transformation compromet le développement et la modernisation de la culture de l'abricot. Ils rappellent que ce produit était, par le passé, exporté vers la France, une expérience certes limitée, mais qui promet des perspectives florissantes, pour cette spéculation, moyennant une meilleure organisation. Le kg d'abricot ne descend pas sous la barre des 50 dinars sur les marchés de la wilaya de M'sila, depuis le début de la récolte, en dépit de la commercialisation directe par certains producteurs. L'abricot de la wilaya de M'sila, dont la qualité est unique sur toute la côte méditerranéenne, mérite d'être pris en charge à tous les niveaux, production, promotion du produit, commercialisation et transformation, soulignent des producteurs. Selon ces derniers, il s'agit d'un produit local qui peut être labellisé d'autant, souligne fièrement l'un d'eux, que même le fameux "abricot rosé" des vergers de N'Gaous, dans la wilaya de Batna, serait "bel et bien originaire des pépinières de M'sila".