Le problème de financement des entreprises de textile, relevant du secteur public, reste entier malgré la décision du gouvernement de mettre en place un plan de sauvegarde qui a suscité l'enthousiasme des travailleurs.Le secrétaire général de la fédération du textile, affiliée à l'UGTA, a pointé du doigt les banques qui tardent à débloquer les fonds promis par le gouvernement. Amar Takjout a affirmé, hier sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale, que le problème réside au niveau des banques qui ne jouent pas le jeu et les "134 milliards de dinars représentant le montant du plan de sauvegarde ne sont toujours pas accordés par les banques ". Pour lui, le "temps presse et il faut faire vite si on veut rattraper le retard de vingt ans ". Tout en saluant les mesures du gouvernement qui visent à remettre sur rails ces entreprises à l'agonie, le SG de la Fédération du textile a dit ne pas comprendre les lenteurs du Trésor public. "La décision a été prise au mois de mars dernier et jusqu'à présent les entreprises n'ont rien reçu, cela fait donc quatre mois qu'elles attendent les fonds promis ", a-t-il déploré. La répartition des 134 milliards de dinars, soit, l'équivalent de 2 milliards de dollars se fera comme suit "40 milliards de dinars iront à l'investissement et le reste sera consacré à l'assainissement financier ". Amar Takjout a souligné par ailleurs que la politique menée dans les années quatre-vingt-dix a été préjudiciable au secteur du textile qui a perdu 140 000 postes d'emploi et la fermeture de centaines d'entreprises publiques, alors que celles du secteur privé au nombre de 400 se sont converties à l'import-export. L'importation justement est décriée par le SG de la Fédération qui propose un programme de relance du secteur consistant à "récupérer les entreprises de l'Est et dans les régions enclavées qui fonctionnaient bien avant de sombrer dans d'énormes difficultés, mobiliser les marchés publics et faire émerger de nouvelles entreprises privées, un secteur qui employait 25 000 travailleurs "." Les potentialités en matière de savoir-faire existent mais il faut créer une culture d'entreprise basée sur le commercial ", dit-il. Amar Takjout, qui a soulevé aussi le problème d'endettement des entreprises publiques estimées à 95 milliards de dinars, a précisé que le plan de sauvegarde est destiné uniquement au secteur public. Selon lui, " l'Algérie n'a pas d'économie et il est temps de la créer mais cela demande du temps jusqu'à 20 ans, ce n'est pas simple mais pas insurmontable, car nous avons par exemple la main-d'œuvre la moins cher au Maghreb et c'est aux pouvoirs publics de donner plus d'avantages pour encourager l'investissement". L'exemple des Turcs est à méditer. Ces derniers, explique Amar Takjout, " ont travaillé dans la copie et aujourd'hui ils veulent créer leur label après avoir conquis des marchés comme l'Europe où ils sont premiers et les Etats-Unis ". Pour ce qui est de la distribution, le maillon important dans la chaîne de production, il a annoncé un programme pour le réhabiliter. Il s'agit de "créer des magasins témoins et de proximité en plus de la restructuration des magasins de distribution ".