Après des décennies de vaches maigres, le secteur du textile amorce une courbe ascendante, en termes de production et surtout du maintien de la main-d'œuvre. C'est le constat auquel est arrivé le secrétaire général de la fédération textile affiliée à l'UGTA. Amar Takjout, invité, hier, de la rédaction de la Chaîne III de la Radio nationale, a affirmé que le secteur connaît une certaine "relance de la production grâce notamment, à la réduction des charges et la reprise de l'activité ". Des points positifs pour un secteur qui se débat depuis des années dans divers problèmes. Cette nouvelle situation a permis aux entreprises de concéder des augmentations de salaires. Selon le SG de la fédération textile, un accord a été conclu lundi prévoyant des hausses de salaires de "20% englobant les indemnités", soit quatre fois plus que celles de 2006 qui était de 5%. En fait cela donne "12 % comme augmentation de salaire et 8% pour les indemnités tels le panier, l'indemnité pour la femme au foyer et les frais de mission". Un acquis pour les travailleur, mais "tous les problèmes ne sont pas réglés", précise Amar Takjout. "Le plus important, aujourd'hui, poursuit-il, est de pouvoir maintenir la production et les postes d'emploi et trouver des solutions aux problèmes financiers". Amar Takjout a salué justement l'élaboration par le ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissements du plan d'organisation de la filière et regrette au passage que la tutelle n'ait pas associé le partenaire social. Actuellement, le secteur a "besoin de reprendre les grands complexes comme celui de Aïn Beïda et Aïn Defla et les discussions sont engagées ", a-t-il dit. Autre proposition de la fédération, "l'effacement des dettes des entreprises qui sont de 600 milliards de centimes". Le SG de la fédération estime, à ce propos, que le gel des découverts décidé par le gouvernement est "salutaire mais reste insuffisant car parallèlement les banques refusent d'accorder des crédits aux entreprises". Ce qu'il faut, selon lui, c'est un "assainissement financier des entreprises". Une proposition qui sera plus que bénéfique pour tout le secteur des textiles qui fait face aussi au problème de la concurrence qui vient de l'Asie. Amar Takjout a rappelé que les entreprises nationales ont perdu des parts de marché et ne représentent que 25% des besoins intérieurs. Dans ce registre, il a tenu à préciser que les dernières dispositions de la loi de finances complémentaire pour 2009 ont réussi à diminuer les importations mais elles sont insuffisantes. Pour ce qui est du patrimoine mobilier du secteur, la fédération se dit contre la vente des magasins Districh. "Les pouvoirs publics ne doivent pas faire l'impasse sur ces infrastructures commerciales et la fédération demande de les récupérer car indispensables pour le développement de la filière ", a précisé Amar Takjout.