Entretien réalisé par Meziane Atmani : Créée en 1993 par Mme Taya Yasmine, l'association SEVE, savoir et vouloir entreprendre, est forte de quelque 200 membres. Elle s'est fixé comme objectif d'intégrer plus largement la femme dans l'économie nationale. Depuis sa création, SEVE a décerné plusieurs trophées à des femmes managers exerçant dans différents domaines tels que la formation, le bâtiment et les nouvelles technologies, selon Mme Saïda OthmaneTolba Ouali, présidente PR.MediaCom et membre actif de la SEVE, rencontrée au siège d'Algex (Mohammadia) à l'occasion de l'ouverture du Forum algéro- américain. Infatigable et persévérante au travail, elle n'a pas manqué d'insister sur les activités de l'association et de ses sacrifices au travail pour mettre en contact notamment les opérateurs économiques au-devant des médias d'autres opérateurs en vue de favoriser les relations d'affaires et de partenariat. Mme Saïda Othmane Tolba Ouali insiste aussi sur d'autres préoccupations et aspirations de la SEVE et de son agence PR.MediaCom… Le Maghreb Quelles sont les principales missions de SEVE ? Mme Saïda Othmane Tolba Ouali Notre association SEVE, est créée en 1993 par Mme Taya Yasmine, une dame manager qui s'est totalement investie dans la promotion de la femme algerienne, manager. Notre mission consiste à apporter les potentialités de la femme algérienne puisque l`association s`occupe des activités de la femme chef d`entreprise. Il faut, donc, aller la chercher et la prospecter dans les zones rurales et les zones régionales. Nous avons organisé récemment un grand événement à Béjaïa, où nous avons rencontré des porteuses de projet ; initialement, c`est Yasmina Taya qui a évoqué cette notion de porteuses de projet, et qui est devenue aujourd`hui un vocable en vogue et très répandu. Il y avait une centaine de femmes entrepreneurs présentes à cette rencontre au cours de laquelle nous sommes sorties avec de grands projets qui ont donné satisfaction au wali de Béjaïa qui a, d`ailleurs, beaucoup apprécié la nature des projets identifiés. Car, nous avons constaté beaucoup de potentialités concernant ``Tazerth`` et l`huile d`olive, ainsi que le ``kermousse``… autrement dit les produits du terroir. Aujourd`hui, notre dogme au sein de l`association vise notamment à promouvoir les produits agroalimentaires locaux du terroir, encourager la femme, également pour lui donner l`occasion de devenir chef d`entreprise en suivant des mécanismes. Ces mécanismes nous sont octroyés par l`Etat et nous travaillons en étroite collaboration avec le ministère de l`Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement. Aussi, nous coopérons avec la caisse nationale d`assurance chômage (Cnac) et l`Agence nationale de soutien à l`emploi des jeunes (Ansej). Et une fois que l`entrepreneur dépose un dossier auprès de notre association, nous étudions méthodiquement le projet que nous examinons suivant un canevas d`évaluation et, ensuite, nous quantifions en procédant à l`estimation du potentiel du projet. Par la suite, notre objectif, c`est que cette femme manager puisse ouvrir une petite et moyenne entreprise. Notre devise consiste à accompagner les PME sachant qu'une entreprise naît puis grandit. Donc, nous vulgarisons la culture de la femme manager d'entreprise en lui inculquant des méthodes modernes de gestion et de marketing. La condition sine qua none de devenir chef d'entreprise c'est que tout entrepreneur doit avoir un potentiel de production. Il s'agit en fait d'encourager la femme en lui octroyant tous les moyens nécessaires pour sa réussite dans sa mission de chef d'entreprise. Elle est " désinhibée' " et, par conséquent, peut s'affirmer dans le monde du patronat. Quel bilan peut-on faire des activités des femmes algériennes chefs d'entreprise ? Nous sommes en train de faire une étude selon laquelle les statistiques seraient plus précises et plus approfondies. Et c'est la raison pour laquelle je vous invite à nous rencontrer très prochainement pour vous fournir de plus amples informations. Nous travaillons en étroite collaboration avec un bureau d'études, mais, d'ores et déjà, je peux vous avancer que le bilan est très encourageant. Il y a une croissance importante, selon un chiffre fourni par le Bureau international du travail (BIT) faisant état d'un taux de croissance par décennie dans le Maghreb (Algérie, Tunisie et Maroc).Ce chiffre est très important bien qu'il ne soit pas relatif exclusivement à l'Algérie. Cependant, tout porte à croire qu'aujourd'hui, l'Algérie et ses femmes managers vont drainer une forte économie et engendrer une dynamique économique au sein de la corporation des femmes chefs d'entreprise avec ses traditions typiquement algériennes. Les capacités d'entreprendre et les initiatives de ces femmes managers pourraient aussi dynamiser le mari. Par exemple, une femme qui voudrait être spécialisée dans l'élevage de lapins, elle a de fortes chances de réussir dans son projet, sachant que la viande de lapin est bien prisée en Algérie bien que son prix soitrelativement cher pour certains consommateurs. Une femme entrepreneur, âgée entre 35 et 50 ans, désirant bénéficier de ce programme de SEVE avec l'apport de la Cnac et de l'Ansej, elle peut, à titre d'exemple, collaborer avec son mari. Aujourd'hui, nous sommes ouvertes à une seule et unique idée, à savoir dynamiser l'économie algérienne. Quels sont les projets de SEVE et notamment les prochaines rencontres ? Nous avons, dernièrement, réalisé d'énormes projets, notamment à Béjaïa, Oran, Sidi Bel Abbès, Souidania (Alger), où nous avons entamé des opérations et des activités économiques auprès des femmes. Le projet de Sidi Bel-Abbès qui était dirigé par notre déléguée régionale, Fatiha Rachedi, est une réussite, en ce sens que nous avons eu plus de 350 femmes porteuses de projet. Cela s'est déroulé sous une procédure très perfectionniste grâce au leadership de Yasmina Taya, notre présidente. Nous préparons actuellement une rencontre à Annaba et nous organiserons, le 23 juin prochain, à l'Agence nationale de promotion du commerce extérieur (Algex), la journée économique et le trophée SEVE qui sont organisés chaque année. Le trophée SEVE portera cette année sur le thème de l'export. S'agit-il principalement du secteur agroalimentaire ? Chaque année, il y a un choix qui se fait par rapport à l'actualité économique. Il y avait, par exemple, concernant l'agriculture, la femme productrice d'Adrar, Mme Khadidja, une merveilleuse femme chef d'entreprise. L'année précédente, il y avait le secteur de l'audiovisuel, où Samira Hadjiani avait réalisé le feuilleton de Aissat Idir. Pour l'année en cours, l'opération de sélection est en train de se faire. Propos recueillis par M. A.