Le manque de moyens financiers empêche la réhabilitation de plusieurs jardins publics de la wilaya d'Alger. C'est ce qu'a indiqué mardi, le directeur de l'Entreprise de développement des espaces verts (Edeval) M. Salem Bensalem. En effet, M. Bensalem a tenu à préciser que la réhabilitation des jardins d'Alger, créés durant la période coloniale, nécessite une étude approfondie en vue de préserver leur style architectural ancien, ajoutant qu'il est "impératif" de garder le caractère historique des jardins anciens et prendre en considération plusieurs critères dans leur réhabilitation. Dans ce contexte, M. Bensalem a insisté sur l'importance de l'intervention de l'Edeval dans ces jardins et espaces verts qui ne se limite pas à la plantation d'arbres et de différentes plantes, mais à leur préservation et à leur entretien journalier qui est, a-t-il dit, "très coûteux". D'autre part, il a relevé une hausse de 89 espaces verts à travers la wilaya d'Alger entre l'année 2006 et 2007, soit un taux de 30% sur une superficie de 24 hectares. En 2006, le nombre d'espaces verts à travers la wilaya était de 380. Actuellement, ils sont au nombre de 469, répartis pour leur majorité, au niveau de Dar El-Beïda (est d'Alger), tout au long des routes menant vers l'aéroport international Houari-Boumediene ainsi qu'au niveau des échangeurs. Abordant les contraintes auxquelles font face les agents de l'Edeval pour l'entretien des plantes et fleurs le long des routes, notamment en fin d'après-midi, M. Bensalem a relevé les nombreux accidents de circulation dont font l'objet ses agents, dus à l'excès de vitesse de certains conducteurs. Il a indiqué, par ailleurs, que dans le cadre de la surveillance des jardins, 20 employés avec 12 chiens entraînés travaillent dans l'Algérois depuis deux ans déjà, ajoutant que le plus grand nombre de ces agents sont affectés à la surveillance du jardin d'Essais d'El-Hamma, "auquel nous accordons un intérêt particulier"."Nous disposons d'équipes fixes dans certains jardins", a-t-il signalé, soulignant que les personnes chargées de la surveillance et la protection des jardins "sont devenues incapables de faire face aux comportements pervers de certaines personnes dans ces jardins destinés à la détente et à la distraction des Algérois". Soulignant le succès de cette opération de surveillance des jardins et parcs publics, M. Bensalem a appelé les services de sécurité à fournir "plus d'aide" pour la sécurisation de ces lieux, saluant par la même occasion la Sûreté de Bab Ezzouar qui a œuvré pour la sécurisation totale du parc Tito, situé dans cette commune et qui attire la population à longueur de journée. "Il existe des jardins très difficiles à maîtriser, à l'instar du jardin de Kouba qui connaît une propagation inquiétante de délinquants", a-t-il ajouté indiquant que le rôle de l'Edeval consiste, dans ces parcs, en l'interdiction de certains comportements en violation avec le règlement intérieur. S'agissant du jardin Sofia, M. Bensalem a indiqué qu'en dépit de la mauvaise réputation qui lui est attribuée en raison de son attractivité pour les sans domicile fixe (SDF) et des délinquants, "il nous est impossible d'interdire l'entrée de ce jardin à un citoyen quel que soit son genre et son style vestimentaire". Concernant le jardin Tunis d'El-Biar qui connaît, lui aussi, des travaux de réhabilitation entrepris par la commune, le responsable a insisté sur l'importance du volet sécuritaire "indispensable" pour le retour à nouveau des familles, qui l'ont déserté en raison de sa mauvaise réputation. Pour ce qui est du rôle de son entreprise dans la réhabilitation de ce jardin, il consiste, a-t-il précisé, en la culture des plantes et l'herbe ainsi que leur entretien. "Ce qui nécessite un soin particulier" a-t-il encore dit, tout en admettant que "les travaux ont trop tardé". A noter qu'Alger compte 15 parcs, 68 jardins, 30 places et 17 placettes.