La Banque centrale européenne (BCE) est toujours défavorable à toute forme de restructuration de la dette grecque, y compris à celle "douce" proposée par l'Allemagne, a réaffirmé son président Jean-Claude Trichet. "Notre position est claire et nous l'avons signifié aux gouvernements européens: pas d'événement de crédit, pas de défaut de paiement", a-t-il déclaré. Un "événement de crédit" désigne toute action sur les titres de dette grecque qui conduirait les agences de notation à dégrader leur avis sur la solvabilité du pays. De l'avis de la plupart des observateurs un allongement de la maturité des obligations grecques en circulation, tel que proposé par l'Allemagne, rentrerait dans cette catégorie, et M. Trichet lui a donc opposé une fin de non-recevoir. "Nous excluons toute participation des créanciers privés qui ne serait pas volontaire", a ajouté M.Trichet . L'Allemagne veut faire participer les créanciers privés, banques et fonds d'investissement, à un nouveau sauvetage de la Grèce par le biais d'une restructuration "douce", passant par un échange des titres en circulation contre des obligations d'une maturité allongée de sept ans. Mais la BCE, probablement le plus gros détenteur d'obligations grecques en circulation à ce jour, est opposée à "tout élément de contrainte". Ce serait "une énorme erreur" que de déclencher un "événement de crédit", a encore insisté le président de la BCE.