Le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires et le président de la Banque centrale européenne, ont affirmé qu'il était hors de question de restructurer la dette grecque. Dans sa livraison d'hier, l'hebdomadaire Der Spiegel a fait savoir que des ministres européens des Finances avaient fait part, dernièrement à Jean-Claude Trichet, de leurs doutes sur la capacité de la Grèce à remplir ses objectifs budgétaires. Lors d'une conférence téléphonique, plusieurs ministres auraient également proposé qu'il était nécessaire de restructurer sa dette, mais selon la revue allemande, le président de la BCE aurait même bloqué toute discussion sur ce point. "Sur la Grèce, nous avons un plan. Ce plan a été adopté par la communauté internationale et approuvé par les institutions européennes et nous appliquons ce plan", a-t-il ainsi martelé hier. "Nous excluons une restructuration. Nous avons un plan solide et nous travaillons sur la base de ce plan et cela repose une analyse attentive de la soutenabilité de la dette", a-t-il indiqué lors d'une conférence de presse à l'issue de la réunion informelle des ministres européens des Finances à Godollo, près de Budapest. Il reste, cependant, certain que si cette idée est dans toutes les têtes à Bruxelles, à Francfort et dans les capitales de la zone euro, tout débat public sur une restructuration de la dette grecque est resté tabou depuis que le pays a accepté, en mai 2010, un plan d'aide de 110 milliards d'euros. Ce programme permettra à la Grèce de recevoir des fonds européens et du Fonds monétaire international jusqu'en juin 2013, mais les autorités grecques devront montrer bien avant cette date qu'elles sont en mesure de retourner sur les marchés financiers pour se financer. Le gouvernement de Georges Papandréou a, de son côté, laissé entendre vouloir recommencer à vendre des obligations à long terme au plus tard cette année. Il faut souligner enfin que le déficit budgétaire de la Grèce a été supérieur à 10% du produit intérieur brut (PIB) en 2010, ce qui devrait rendre nécessaires de nouvelles mesures d'austérité.