Le mouvement des " Jeune, du 20 février ", a appelé àmanifester avant-hier en fin d'après-midi, dans plusieurs villes du Maroc, pour boycotter le projet de réforme de la constitution qui sera soumis à référendum le1er juilletprochain.Plusieurs manifestations se sont déroulées, avant-hier, à Casablanca, Tanger et Agadir, en réponse à l'appel du mouvement des "Jeunes du 20 février", pour réclamer des changements politiques " plus profonds ". Ces protestations crient haut et fort leur déception suite au discours du roi Mohammed VI pour la révision de la constitution. A Casablanca, une marche pacifique a regroupé environ 12 000 personnes au quartier populaire "Darb Soltane" pour boycotter le prochain référendum qui vise à réviser la constitution, instaurer une réelle démocratie et combattre la corruption. Ce regroupement qui coïncide avec le 30ème anniversaire de la répression des manifestations du 20 juin 1981, n'a pas pu être empêché par les partisans du pouvoir qui étaient en nombre réduit, mais ces derniers ont réussi à freiner les manifestants à Rabat, au quartier populaire "Hay Attakaddoum" et les ont attaqués par des pierres et des gourdins, et ce, sous les yeux des forces de sécurité. Les partisans du pouvoir appelés " mouvement du 9 mars "- en référence au discours du roi appelant lors de cette date à une révision de la constitution- et les " Baltaguia " autrement dit " voyous " par les " Jeunes du 20 février ", sont arrivés avant les partisans des changements démocratiques, et ont occupé le terrain, et aider les jeunes de ce quartier populaire, à les disperser. Une trentaine de protestataires ont pu, malgré tout, crier "dignité, liberté, justice sociale", "pacifique, pacifique jusqu'à l'avènement de la liberté "et "l'oppression ne nous fait pas peur" durant une dizaine de minutes. Plusieurs d'entre eux ont été, légèrement blessés suite à cette contre manifestation. Cependant à Tanger, un regroupement évalué à 30 000 personnes a marché " pacifiquement " pour annoncer son refus de la nouvelle constitution et réitérer, par ailleurs, les revendications du peuple. Enfin à Agadir, deux marches ont prit part dans les deux quartiers populaires " Zeggan" et '' Bensergou" pour se regrouper, à la suite, dans "Pergola". D'autres manifestations étaient prévues dans d'autres villes telles que Fès, Marrakech, Safi, Nador, Oujda et Hoceima. POUR RAPPEL Dans ce nouveau projet constitutionnel, le roi du Maroc conserve toutes ses prérogatives de Chef de l'état et de Commandeur des croyants, l'autorité ultime en matière religieuse. Il préside, également, le conseil des ministres et le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire, et reste le chef de l'armée. Sur le plan judiciaire, le projet annonce la création d'un "Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire" érigé en institution constitutionnelle présidée par le roi en remplacement du Conseil supérieur de la magistrature qui était dirigé par le ministre de la justice.