Le procès s'est ouvert, hier au tribunal de première instance à Tunis en l'absence de l'accusé qui avait contesté, la veille, toutes les accusations portées contre lui. Le procès s'est ouvert, hier, à 11h dans la chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis. Plus de 200 personnes étaient présentes, dont une cinquantaine d'avocats. A l'extérieur, quelques personnes s'étaient rassemblées dont des favorables et opposants au procès et d'autres exprimant leur colère à l'encontre de l'absence de l'ex-président actuellement réfugié en Arabie saoudite depuis le 14 janvier. "Ils vont juger quoi, de l'air ? ça n'a aucun sens", a ainsi lancé Mohamed Salah Zaalouni, garçon de café. Selon le quotidien, RFI, certaines personnes sont venues avec des pancartes de l'ancien président avec la mention Wanted (Recherché), pour protester contre ce procès, sans l'accusé sur les bancs. La défense qui avait annoncé ,avant-hier, sa volonté de demander le report du procès, pour bien se préparer et entrer en contact avec l'accusé, Ce procès entame une longue série d'accusations contre le président déchu. Dans ce premier volet, M. Ben Ali et son épouse sont poursuivis, pour la découverte de sommes très importantes en argent et en bijoux, ainsi que d'armes et de stupéfiants dans leurs deux palais. La télévision publique avait montré d'importantes liasses de dinars tunisiens et de devises étrangères empilées dans un énorme coffre. Zine el-Abidine Ben Ali risque des peines allant de 5 à 20 ans de prison pour ce premier procès. Dans le second, seul M. Ben Ali est visé, et ce suite à la découverte dans le palais présidentiel de Carthage de la drogue et des armes. Ultérieurement, la justice militaire tunisienne doit instruire d'autres dossiers contre M. Ben Ali et les autres membres de son entourage, mais portant cette fois sur des accusations plus graves d'homicides, de torture ou de blanchiment, dont certaines sont passibles de la peine de mort. Ce président qui a dirigé la Tunisie d'une main de fer pendant près d'un quart de siècle a dit, via son avocat, que ce procès était sans précédent, et que c'était une tentative des autorités tunisiennes pour le détrôner. En tout, 93 chefs d'accusation ont été retenus contre le président déchu. La Tunisie avait demandé son extradition aux autorités saoudiennes, mais celles-ci n'ont encore pas donné de réponse.