Pas moins d'une centaine d'avocats étaient présents à l'audience. Le procès de l'affaire «Bcia» (ex-Banque commerciale et industrielle d'Algérie) s'est ouvert, samedi après-midi, devant le tribunal criminel d'Oran. 51 accusés, des cadres de l'ex-Bcia (banque privée) et de la Banque extérieure d'Algérie (BEA) ainsi que des commerçants, sont concernés par ce procès. Une cinquantaine de témoins sont appelés à «éclairer» le tribunal sur cette affaire qui a valu un retrait d'agrément à la Bcia en 2003 et dont les protagonistes encourent jusqu'à 10 ans de prison ferme. «La dilapidation de deniers publics, la complicité et l'abus de confiance» constituent les trois chefs d'accusation retenus à l'encontre des mis en cause, dont certains, en état de fuite, seront jugés par contumace. Au premier jour du procès de la Bcia, il a été accepté dans la forme le principe d'une liste additive de témoignage de 11 personnes, parmi lesquelles figurent l'ex-chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, l'ancien ministre des Finances, Abdelatif Benachenhou, et l'actuel gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci. Le tribunal se réserve le droit de convoquer des témoins qu'il juge utiles. Comme il a décidé le renvoi de l'audition des quatre principaux mis en cause, ayant formulé des pourvois en cassation pour lesquels la Cour suprême n'a pas tranché. Il s'agit de l'ex-P-DG de la Bcia, Kharoubi Ahmed, et son fils, Kharoubi Mohamed-Ali, et les deux autres, un certain Badredine et le frère du P-DG Chakib Kharoubi. Les accusations portées contre ces deux derniers sont maintenues, malgré les pourvois en cassation. Cependant, ils ne seront pas entendus en tant que témoins. Demandant au tribunal de prendre le temps qu'il faut pour convoquer les témoins, Me Aït Larbi dira qu'«il y a des témoins non cités sur le dossier de l'instruction et il est du droit de toutes les parties concernées de demander la convocation des témoins dans un délai de trois jours avant leur audition». Par ailleurs, une cinquantaine de journalistes étaient présents, hier à l'ouverture du procès. Coté robes noires, pas moins d'une centaine d'avocats étaient présents à l'audience, présidée par Achaâchi Abdelouahab. A noter que 57 personnes sont impliquées dans cette affaire qui avait défrayé la chronique. Le procès avait été reporté une première fois le 6 novembre à la demande de la défense puis une seconde fois le 27 novembre, la centaine d'avocats s'étant plaint de l'exiguïté de la salle d'audience. Depuis, la salle a été agrandie et réaménagée pour accueillir les accusés, le public, et les avocats. Sur les 57 personnes qui doivent comparaître devant le tribunal, 37 sont en détention provisoire, sept sous contrôle judiciaire, deux en liberté provisoire et 11 en fuite, selon le parquet. Ils encourent une peine maximale de dix ans de prison ferme. L'affaire remonte au mois de mai 2003. Le rôle de ces clients fictifs consistait, selon eux «à signer à blanc», tous les mois, les documents bancaires, objet du délit contre la somme de 100.000 dinars la traite. Ajoutons que les montants destinés à l'escompte étaient mentionnés à leur insu. Le montant du préjudice pour la BEA, partie civile dans cette affaire, est estimé à plus de 13 milliards de dinars (143 millions d'euros). A noter que l'audience de la journée d'hier a été marquée par l'appel des 37 accusés.