La nouveauté du Festival international de la littérature et du livre de jeunesse (FELIV) qui en est à sa quatrième édition, n'aurait pas donné ses fruits. Naguère domicilié à Alger, ce rendez-vous qui se tient cette année, simultanément dans quatre endroits différents, - l'esplanade de Riad El Feth, la place El Kettani à Bab El-Oued, la place El Mechouar de Tlemcen, la place Malek Haddad de Constantine- ne fait pas sensation.A Constantine on l'on se rendait samedi dernier, dès l'ouverture de cette édition en hommage à Malek Haddad, les visiteurs n'auraient pas trouvé grand-chose à voir, ni à lire, ni à acheter. En clair, les stands étaient vides. Du vent à la Maison de la culture où on semble privilégier les longs discours officiels à la chose livresque. En revanche, à Alger où le festival a débuté avec deux jours d'avance sur les autres villes, les stands sont pleins et certains éditeurs parmi les 60 participants, ont même sorti leurs nouveautés. Les éditions Alpha par exemple, ont proposé un recueil de poésie, genre littéraire qui n'a jamais eu pignon sur rue. Alpha a donc osé, avec bien entendu un risque certain que cette publication soit boudée. Grand risque, parce qu'Alpha s'est lancée dans cette publication poétique d'un auteur complètement inconnu. Le recueil en question s'appelle, " Fleurs de feu ", il est signé Ali Bedrici, un nouvelliste qui a fait ses études à l'Ecole nationale d'administration (ENA). Dans cet ouvrage, l'auteur célèbre l'amour de façon très allégorique : " La douceur de l'air d'été, Aux aurores, Tu es la pensée ultime, De l'univers s'éveillant à la vie, Au petit matin, Tu es le rythme apaisant, De mon monde intérieur, A la sérénité retrouvée. " écrit cette âme qui semble être inspirée par la prose d'Aragon. Le FELIV 2011, semble encourager ce genre littéraire, la preuve, c'est que l'inauguration à l'Esplanade Riadh El Feth s'était déclinée tout en poésie avec un récital intitulé "L'intranquilité des poètes " clamé par l'Iranien Mussa Bidaj, le Congolais Gabriel Okundji, la Palestinienne Nathalie Handal, le Bahreïni Qassem Haddad et l'Algérien Hakim Miloud. Prévue pour aujourd'hui, la clôture se fera par un hommage posthume au romancier, Hamid Skif, à travers un spectacle de chorégraphique intitulé "Géographie du danger ", inspiré du roman éponyme du défunt. Fractionner ce rendez- vous en le rendant plus large, c'est une décision du nouveau commissaire de ce festival, Azzedine Guerfi, patron des éditions Chihab, qui déclarait en conférence de presse que " la manif se voulait aussi festive que culturelle, et qu'elle soit professionnelle". Dispatcher ce festival dans des endroits loins les uns des autres, semble selon Azzedine Guerfi, qui promet que dorénavant d'autres villes en profiteront, avoir un but ciblé : faire sortir le Feliv d'Alger, afin que plus d'Algériens en profitent. Eh bien, les algériens de Constantine n'ont n'en pas profité et le gros des éditeurs et leur produits sont restés à Alger. Présenté comme un important rendez-vous livresque, le FELIV s'est déroulé sous le thème générique "Libérer l'imaginaire". Censé être international, cette manif n'a invité aucun éditeur étranger. Faut -il incriminer l'association des libraires qui a eu la lourde tâche de choisir et de sélectionner les ouvrages à présenter à l'occasion de cette édition ? On se rappelle, que cette association qui protestait vivement lors des réguliers salons du livre où le commissariat la mettait à l'écart, fait ainsi son retour ; pas aussi brillant que ça. Le quatrième Feliv, c'est une soixantaine d'éditeurs nationaux qui proposeront seulement et c'est la règle, uniquement leur collection jeunesse comme le veut l'esprit de ce rendez-vous. Outre les expositions de livres, en parallèle il y avait des journées consacrées à la fois aux professionnelles libraires, professionnelles de formation pour les éditeurs, une formation pour auteurs jeunesse et une initiation aux techniques d'écriture d'ouvrages destinés à la jeunesse. Ces journées, aboutissaient à un colloque portant sur le rôle des bibliothèques publiques dans la diffusion et la promotion du livre.