Face à la pression sur les ports d'Alger, de Béjaïa et de Ténès, une nouvelle structure portuaire est à l'étude au niveau du ministère des Transports, et doit être construite dans cette région du pays. Le ministre des Transports, M. Amar Tou, avait annoncé, au mois de mai dernier, que son département examinait actuellement la possibilité de réalisation d'un nouveau port commercial pour réduire la pression sur les ports de Béjaïa, de Ténès et d'Alger. Cette nouvelle structure sera réalisée entre Béjaïa et Ténès, avait-il indiqué, précisant que la réalisation d'un nouveau port commercial est dictée par "la forte activité commerciale que connaîtra Alger en matière d'importation et d'exportation". Le directeur général du port d'Alger, M. Abdelaziz Ghettas, a estimé, que la construction de ce nouveau port serait d'un grand apport pour l'économie nationale, considérant cette infrastructure comme "un générateur de richesse et d'emplois pour un développement à long terme". L'Algérie, qui compte dix ports commerciaux seulement, "est en déficit par rapport aux autres pays côtiers", a déploré M.Ghettas. Il a plaidé pour la réalisation de grands ports commerciaux avec de profonds tirants d'eau pour l'accostage de navires de gros tonnages. Actuellement, ''les marchandises destinées à l'Algérie sont transbordées aux ports de Giatora (Italie) et celui d'Algesiras (Espagne), parce que la profondeur des eaux dans la plupart de nos ports ne dépasse pas 11 mètres '', a-t-il souligné. ''Si on crée un grand port de transbordement en Algérie, ce sera un investissement qui sera facilement amorti, et permettra d'éviter les surcoûts qui en découlent", a relevé le DG du port d'Alger. Il prône également la construction de nouveaux ports, mais en dehors des grandes agglomérations, avec des terminaux spécialisés pour certains produits spécifiques comme les produits forestiers, les minerais, les fruits. Le nouveau port "qui sera une extension des activités des ports d'Alger, de Béjaïa et de Ténès ne peut être que bénéfique pour l'économie nationale", a indiqué de son côté M.Abdennabi Mezara, directeur commercial central à Nashco, filiale de la Cnan, préconisant le renforcement de cette nouvelle infrastructure par des aires de stockage et des voies de circulation rapide. Par ailleurs, le désengorgement des ports commerciaux ne demande pas nécessairement la réalisation de nouveaux ports ou des ports secs, mais une exploitation plus rationnelle de ceux existants, une meilleure gestion des flux de marchandises et la mise en place de plates-formes logistiques de fret, estime M. Saïd Tefili, expert en management portuaire. Pour M. Saïd Tefili, la réalisation de ces nouveaux ports secs n'est pas une nécessité, puisque l'Algérie "compte suffisamment" d'infrastructures de ce genre, dont il suffit de rationaliser la gestion. La société de gestion des participations des ports (Sgp-Sogeports) avait annoncé, en mai dernier, qu'elle envisageait la réalisation au cours de cette année de plusieurs ports secs relevant de l'ensemble des ports commerciaux. Ces futures infrastructures seront destinées aux ports d'Alger, d'Annaba, d'Arzew (Oran), de Béjaïa, de Djendjen (Jijel) de Ghazaouet (Tlemcen), de Mostaganem, d'Oran, de Skikda et de Ténès. Selon les chiffres avancés par cet expert, les cinq wilayas du centre (Alger, Boumerdès, Tipaza, Blida et Tizi Ouzou) totalisent à elles seules 4.000 hectares, soit environ 40 Km2 de ports secs, de magasins et aires de transit temporaire. " Si on additionne ces espaces aux capacités du port d'Alger (244 hectares), on aura le plus grand port du monde. Le problème qui se pose n'est pas un problème d'espace, mais celui de la gestion des flux de marchandises", a-t-il ajouté dans une déclaration à l'APS. Les ports commerciaux que compte l'Algérie sont ceux d'Alger, Annaba, Arzew (Oran), Béjaïa, Djendjen (Jijel), Ghazaouet (Tlemcen), Mostaganem, Oran, Skikda et de Ténès (Chlef). Le volume des marchandises qui ont transité par les dix ports commerciaux algériens a atteint 120,4 millions de tonnes en 2010, contre 122,7 millions de tonnes en 2009, en baisse de 2%.