La dette publique de l'Italie a atteint un niveau record de 1,827.1 milliards d'euros en mai, soit une hausse de 15% par rapport au mois d'avril, a annoncé mardi la banque centrale italienne. Il s'agit de la cinquième hausse mensuelle d'affilée, conduisant à une hausse cumulée de 65,8 millions d'euros (3,7%) depuis la fin de 2009. Le précédent record était de 1,801.635 milliards d'euros établi en octobre 2009, selon l'agence de presse Ansa. Ayant un produit intérieur brut d'environ deux mille milliards de dollars, l'Italie est l'un des pays les plus endettés dans le monde. Le gouvernement italien vient d'adopter un plan d'austérité pour économiser 24,9 milliards d'euros sur deux ans, dans le contexte de la crise de la dette dans la zone euro. Pour le gouvernement italien, le plan d'austérité, adopté fin mai, constitue un "dispositif fondamental pour la stabilité financière du pays". Face à la vague de critiques suscitées par ses dispositions, tant au sein de l'opposition de gauche et des régions que de sphères proches de la majorité de centre-droit au pouvoir, le gouvernement Berlusconi a cependant annoncé son intention de demander la confiance du Parlement à son sujet. "Le budget fera l'objet d'une demande de confiance nécessaire et responsable de la part du gouvernement, tant au Sénat qu'à la Chambre des députés", ont indiqué mercredi le chef du gouvernement et son ministre de l'Economie, Giulio Tremonti, dans un communiqué conjoint. Les régions, qui vont devoir faire 8,5 milliards d'économies sur les années 2011 et 2012, soit près de la moitié de la réduction des dépenses publiques prévues dans le cadre de cette cure d'austérité, jugent le plan du gouvernement "insoutenable" pour leurs finances. Ce plan d'austérité a pour objectif de ramener le déficit public à 2,7% du PIB en 2012 contre 5,3% en 2009 afin de rassurer les marchés alors que la dette publique italienne est l'une des plus élevées du monde et devrait représenter 118,4% du PIB cette année. Du côté des recettes, le gouvernement a promis de ne "pas toucher au portefeuille des Italiens" et mise donc sur un renforcement de la lutte contre l'évasion fiscale et sur une augmentation de la fiscalité sur les stock-options et sur les bonus. Si l'Italie a réussi à limiter la progression du déficit public à 5,3% du PIB en 2009, le gouvernement n'ayant pas engagé de plan massif de relance durant la crise, sa dette reste l'une des plus élevées du monde. Représentant 115,8% du PIB l'an dernier, elle devrait progresser à 118,4% cette année. La Péninsule est jugée par les économistes plus solide que l'Espagne ou le Portugal, qui ont déjà annoncé il y a deux semaines de rudes cures d'austérité, mais elle reste tout de même un des "maillons faibles" de la zone euro. L'adoption des mesures par le gouvernement Berlusconi, qui était initialement prévue en juin, a été avancée afin de rassurer les marchés et de donner des gages à Bruxelles. Cette cure doit permettre à Rome de tenir son engagement de ramener le déficit public à 2,7% du PIB en 2012. Mais à cause de prévisions de croissance moins optimistes, cette correction budgétaire représente 1,6% du PIB, alors qu'une correction de 1,2%, soit d'environ 20 milliards d'euros, était prévue initialement. Sur le plan politique, il s'agira pour le Cavaliere de convaincre du bien fondé de ces mesures et d'éviter des mouvements de grève, comme en Espagne et au Portugal, alors que sa cote de popularité vient de tomber à 41%, son plus bas niveau depuis son retour au pouvoir en 2008.