Le P-DG de la compagnie aérienne, M. Mohamed Salah Boultif, a affirmé, hier, que le "plus important" dans les négociations entre la direction d'Air Algérie et le collectif du personnel navigant commercial (PNC) est la préservation de l'équilibre financier de la compagnie, et a répété que la proposition d'augmenter de 20 % les salaires de l'ensemble des personnels est "très raisonnable". "Le plus important pour moi, c'est de maintenir l'équilibre financier de l'entreprise. Je ne peux pas donner à une catégorie déterminée une augmentation salariale supérieure à celle d'une autre catégorie de travailleurs", a souligné M. Boultif à la veille de la reprise, aujourd'hui, des négociations entre la direction d'Air Algérie et le collectif du PNC. "Sinon, ça va flamber", a-t-il mis en garde en faisant allusion à l'effet de contagion que pourraient inciter des hausses des salaires "inégales" des personnels d'Air Algérie. Il a avancé, dans ce contexte, les possibilités financières de la compagnie, le problème de sureffectif qu'elle connaît (9.400 employés) et la baisse du trafic aérien. "Une augmentation de 20 % des salaires de base de l'ensemble des personnels est très raisonnable", a estimé le P-DG de la compagnie nationale de navigation aérienne, ajoutant que d'ici à la fin de l'année se poursuivra la révision des statuts des individuels et la hiérarchisation des salaires, selon des facteurs internationaux, qui pourraient se traduire également par des augmentations. "Nous allons revoir le système des salaires en le comparant à celui de compagnies de la dimension d'Air Algérie", a-t-il dit. Il a évoqué aussi que la prochaine tripartite pourrait donner lieu à une hausse du SNMG qui se répercutera sur les salaires de base. Sur les protestations soulevées par le collectif du PNC (plus de 900 employés), il a rappelé qu'il réclame une augmentation de 106 % sur le salaire de base. A ce propos, il a souligné que les indemnités pour les personnels de la compagnie sont "plus importantes que le salaire de base". "Si on applique un pourcentage de 106 %, l'augmentation atteindrait 300 %", a-t-il précisé. Après avoir redit que la direction d'Air Algérie a accepté la réclamation relative à l'amélioration des conditions de travail, il a, en revanche, noté que celle concernant la création d'une direction autonome pour le PNC (stewards, hôtesses de l'air) était "irrecevable". Les personnels navigants dépendent de la direction des opérations aériennes et la création d'une direction distincte "risquerait d'engendrer des situations conflictuelles". "D'ailleurs, un tel cas de figure n'est observé dans le règlement d'aucune compagnie aérienne", a-t-il indiqué. Selon les règles établies par l'OACI (Organisation de l'aviation civile internationale), à l'intérieur d'un aéronef, le commandant de bord est le seul patron. "Un steward ne peut pas dire au commandant je ne dépends pas de vous", a souligné M. Boultif, expliquant que "cela est important même sur le plan de la sécurité". Le P-DG d'Air Algérie a estimé tout aussi "irrecevable" la demande du collectif du PNC qu'il soit payé sur la base du référentiel appliqué aux pilotes.