L'euro montait nettement, hier, face au dollar, le billet vert étant affaibli par l'enfoncement des négociations sur le relèvement du plafond de la dette américaine, démocrates et républicains n'ayant toujours pas réussi à trouver un accord, et par la possibilité d'une sanction des agences de notation contre les Etats-Unis. La monnaie européenne valait 1,4495 dollar, hier matin, contre 1,4375 dollar la veille. Evoquant aussi que le dollar reculait face à la devise nippone, à 78,47 yens. Après le soulagement apporté par l'accord en Europe pour un nouveau plan d'aide à la Grèce jeudi, les investisseurs reportent leur attention sur l'autre problématique du moment: la dette américaine. Le billet vert "était plombé par les incertitudes quant à l'issue des négociations (sur la question de la dette américaine) et par les craintes d'une possible dégradation de la note des états-Unis", selon un analyste. Les démocrates alliés du président Obama et leurs rivaux républicains n'ont que jusqu'au 2 août pour se mettre d'accord sur un relèvement du plafond de la dette, faute de quoi le gouvernement de la première puissance économique mondiale risque de se retrouver en défaut de paiement. Si les marchés ne croient pas vraiment que les états-Unis puissent se retrouver en défaut, l'impasse dans laquelle se trouvent les discussions bipartisanes leur fait craindre une dégradation de la note de la dette à long terme du pays. Les agences de notation ont d'ailleurs déjà menacé de l'abaisser, alors qu'elle est aujourd'hui créditée de la meilleure note possible, "AAA". M. Obama a estimé dans un discours à la Nation que l'attitude des républicains avait conduit à une impasse "dangereuse", mais s'est dit néanmoins persuadé qu'un compromis restait possible pour éviter le défaut de paiement. "Le discours du président Obama a déçu les attentes du marché qui espérait des progrès permettant de sortir de l'impasse" autour de la dette américaine, soulignait un économiste.