Les activités du n° 1 mondial du luxe affichent sur le semestre des taux de croissance à deux chiffres sauf les parfums et cosmétiques. Les pays émergents ont contribué pour 36 % au chiffre d'affaires. Les revenus en euros franchissent une barre symbolique. Le chiffre d'affaires de la maison mère de Louis Vuitton, TAG Heuer ou encore Sephora, a progressé de 13%, atteignant 10,3 milliards d'euros à fin juin a annoncé le groupe, avant-hier soir, un niveau de marge "jamais atteint au premier semestre" de 22%, contre 20% il y a un an. LVMH, numéro un mondial du luxe (par ailleurs propriétaire des " Echos ") a fait mieux que les analystes ne l'avaient prévu au premier semestre 2011 avec une croissance de son chiffre d'affaires de 13 % à 10,29 milliards d'euros. Le consensus était de 12 %. Les pays émergents ont encore beaucoup progressé, contribuant pour 36 % aux ventes semestrielles du groupe contre 32 % l'an dernier sur la même période. Le résultat net a atteint 1,31 milliard d'euros sur la période, en hausse de 25 %, confirmant la tendance observée sur le début d'année. Sur un an, la capitalisation boursière a progressé de 38 %, dépassant désormais 66 milliards d'euros portant LVMH au troisième rang des groupes du CAC 40 derrière Total et Sanofi. Il était 10e fin 2008 avec une capitalisation de 25,4 milliards d'euros. Cette performance, à laquelle contribuent tous les groupes d'activités, est d'autant plus remarquable qu'elle se compare à un 1er semestre 2010 en forte croissance. Le groupe poursuit des progressions soutenues aux états-Unis, en Europe et en Asie. "L'excellente performance de LVMH au 1er semestre témoigne une fois de plus de l'exceptionnel pouvoir d'attraction de nos marques, de l'attrait pour nos produits de haute qualité artisanale et de la pertinence de notre stratégie" commente Bernard Arnault, P-dg de LVMH. Le patron du leader mondial des produits de luxe précise encore : "L'accord avec la Famille Bulgari pour renforcer le développement à long terme de la célèbre Maison italienne a marqué le 1er semestre. Cette association apportera de grands avantages tant à la Maison Bulgari qu'au Groupe LVMH. Nous abordons la deuxième partie de l'année avec confiance et comptons sur la créativité et la qualité de nos produits, ainsi que sur l'efficacité de nos équipes, pour poursuivre les gains de parts de marché dans nos pays historiques et dans les territoires émergents à fort potentiel". Côté perspectives, le groupe indique que dans un marché mondial en forte croissance, mais un environnement monétaire incertain, LVMH poursuivra ses gains de parts de marché grâce aux nombreux lancements de produits prévus d'ici la fin de l'année, à son expansion géographique dans les marchés porteurs et à sa rigueur de gestion. "Notre politique exigeante de qualité pour toutes nos réalisations, le dynamisme et la créativité incomparable de nos équipes nous permettront de renforcer encore en 2011 le leadership du Groupe LVMH sur le marché mondial du luxe" assure le groupe de Bernard Arnault. Secteur de plus en plus disputé Le groupe a gagné en rentabilité dans toutes ses activités au premier semestre 2011 par rapport à la même période en 2010, sauf dans la branche extrêmement concurrentielle des parfums et cosmétiques, où son résultat opérationnel courant est resté stable à 181 millions d'euros. Cette moindre performance s'explique par un effort accru de ses dépenses de communication et de nombreux lancements de nouveaux produits, dans un secteur de plus en plus disputé. Un autre facteur pèse structurellement sur les performances de ce pôle : la faible consommation de parfums au Japon, pourtant deuxième marché mondial du luxe et dans d'autres pays asiatiques. à titre d'exemple, les ventes de parfums dans la zone Asie-Pacifique sont cinq fois moins importantes qu'en Europe de l'ouest, quatre fois moins qu'en Amérique latine, selon les données d'Euro monitor, elles ne représentent que 6 % d'un marché mondial estimé à 30 milliards d'euros en 2010. La branche des vins et spiritueux qui avait notablement souffert de la crise des champagnes en 2008 et 2009 a progressé de 10 % en chiffre d'affaires à 1,43 milliard d'euros. Son résultat opérationnel courant a fait un bond de 27 % à 413 millions d'euros. L'activité mode et maroquinerie a totalisé des ventes de 3,97 milliards d'euros, en hausse de 13 % pour un résultat opérationnel courant de 1,38 milliard d'euros (soit + 17 %). Vuitton, locomotive du groupe Premier contributeur aux résultats de la branche mode et maroquinerie, Louis Vuitton demeure la locomotive du groupe. La marque étendard poursuivra les ouvertures de magasins aussi bien dans les zones en développement que dans les pays matures. Une " maison " Vuitton, offrant la totalité de la gamme proposée sous cette marque, ouvrira à Singapour cette année, ainsi qu'une nouvelle boutique à Milan. En 2012, LVMH inaugurera un atelier de joaillerie de haut de gamme Place Vendôme à Paris et un nouveau magasin Vuitton à Rome. Les montres et la joaillerie ont également enregistré de très bons résultats avec un bond du chiffre d'affaires de 30 % à 576 millions d'euros et une hausse spectaculaire de 73 % du résultat opérationnel à 85 millions d'euros.La distribution sélective, connue pour les magasins Sephora, Le Bon Marché et DFS, a également bien progressé. Les ventes ont augmenté de 17 % à 2,83 milliards, tandis que le résultat opérationnel a crû de 63 % à 287 millions d'euros. LVMH qui a ouvert son premier magasin de cosmétiques à l'enseigne Sephora en Chine en 2005, en détient désormais plus de 100 dans ce pays. Le géant du luxe est enfin encore monté au capital d'Hermes, passant de 20,2 % à 21,4 % des parts, a indiqué Jean-Jacques Guiony, le directeur financier.