Kamel Hamza, l'un des vingt élus locaux issus de la Diversité, a déclaré, hier, qu'ils mènent une campagne en ce début de Ramadhan pour "briser l'Omerta" qui entoure le marché du halal en France. "Il est grand temps que la certification halal soit labellisée au même titre que les produits bio pour lever la suspicion qui entoure les produits censés être permis destinés à la communauté musulmane", a indiqué Kamel Hamza, élu de l'organisme, en réaction à un reportage diffusé la veille du mois sacré sur une chaîne cryptée française révélant des "dysfonctionnements graves" dans la filière halal. Pour l'élu, membre de l'Association nationale des élus locaux de la diversité (Aneld), l'Etat français "se doit de réguler ce marché florissant pour éviter que la communauté musulmane ne soit victime de supercheries, comme cela a été le cas récemment" avec un certain type de saucisses, "censées être halal, mais qui ne l'étaient pas en fait". Actuellement, il n'existe pas en France une norme unique désignant le label "halal, une mission dévolue au Conseil français du culte musulman (CFCM) à sa création en 2003. Pour l'heure, seules les mosquées de Paris, Lyon et Evry délivrent des cartes de sacrificateurs, mais ce sont ensuite une multitude d'organismes, qui effectuent des contrôles, notamment dans les abattoirs."Nous comptons bientôt saisir par courrier les 577 députés en France pour la mise sur pied d'une commission d'enquête parlementaire sur le marché halal. Pour l'heure, nous sommes une vingtaine d'élus de l'Aneld à en formuler la demande. La règlementation exige que nous soyons au moins trente pour le faire. Ce sera possible très prochainement", a laissé entendre un élu de l'organisme. Dans une première réaction lundi, huit élus locaux issus de l'Aneld avaient appelé à faire toute la lumière sur le marché du halal dont certaines pratiques commerciales, ont-ils jugé, peuvent s'apparenter à de l'escroquerie publique, faute d'une "législation claire et précise". Une enquête publiée en novembre 2010 par le cabinet de conseil Insights Symphony IRI Group affirmait que le chiffre d'affaires des produits halal vendus en magasins a augmenté de 23 % sur les douze derniers mois à 140 millions d'euros pour un marché estimé à 5,5 milliards d'euros. Selon la revue mensuelle Capital, ce marché pèse 6 milliards d'euros et progresse de 10 % par an.