Le jardin de la Liberté ou de Galland pour les anciens, l'architecte français fondateur de ce splendide espace vert où les arbres sont des centenaires n'est plus un havre de paix où venaient se reposer les amoureux de la nature et du gazouillement des oiseaux. Faut-il souligner qu'il abrite le Musée national des antiquités et le Musée national des arts musulmans. Et pourtant, la ville d'Alger ne recèle que deux grands espaces verts qui sont le jardin de la Liberté et le jardin d'Essai qui vient de connaître quant à lui des jours meilleurs avec la réalisation récente d'un plan de restauration à la grande joie des riverains et des admirateurs de la botanique et des animaux. Le nid du perroquet, pour ceux qui se rappellent encore de ses beaux jours, est complètement détruit. La clôture de protection de l'espace vert qui domine le bassin d'eau est également supprimée. Les bancs ne sont pas non plus épargnés par les destructeurs qui se livrent au vandalisme et à écrire des saletés partout, y compris sur deux rescapées statuettes d'un petit jardin qui ne ressemble plus à rien aujourd'hui. Les gardiens d'antan qui pourchassaient les amoureux sur les bancs publics ne sont plus là ; moins lors de notre passage, le deuxième jour du Ramadhan. " Même s'ils sont toujours là, ils ne le sont pas réellement au vu de l'état d'abandon et de destruction de cet espace réputé pour le repos sans limite qui pousse vers la contemplation et la rêverie ", a fait remarquer mon ami du jour qui m'invite à m'asseoir sur un banc apparemment propre. Les mauvaises œuvre nous ont découragé à contempler la nature des peupliers qui continuent à défier les temps modernes. Le bassin qui faisait autrefois la joie des enfants par ses poissons, est plein de détritus et de bouteilles de plastiques avec une couleur verdâtre et douteuse. Mêmes les oiseaux ont préféré quitter les lieux pour d'autres espaces verts plus cléments et protégés de la décadence humaine. Les pavés refaits récemment sont enlevés à plusieurs endroits en montant vers le haut de l'esplanade où trônent les deux Musées nationaux. Les chemins qui montent sont goudronnés. " Les trois jeux d'enfants ne sont pas rafraîchis d'un coup de peinture. La rouille apparaît partout " a-t-on constaté avec mon compagnon qui semble connaître aussi bien les lieux où il faisait bon y vivre pour les gens qui venaient respirer l'oxygène et dégager la pollution de leur poumon. " C'était un lieu fréquenté par les enfants lors notamment des vacances scolaires. Il y avait aussi les touristes qui venaient souvent en groupes visiter le Musée national de l'antiquité", se rappelle sur un air nostalgique le vieux gardien du temple. Il n'a pas manqué de souligner que le musée n'attire plus les visiteurs, y compris les enfants qui ne viennent plus, dit-il, découvrir l'histoire de l'antiquité. Est-ce la faute des enseignants et de la direction de l'éducation qui n'organisent plus de visites scolaires au profit des élèves des écoles, durant les vacances et les week-end ? Allez voir ! Sachant que les visites des musées ne sont plus aux programmes scolaires. Le temps de l'Internet a bouleversé le monde y compris les découvertes de l'antiquité et les civilisations humaines. La modernité ou l'antiquité, dites-vous ? Le choix est difficile, sachant que le présent est une conséquence d'événements historiques qui ont façonné l'humanité au cours des siècles. C'est du moins ce que les musées font comprendre aux visiteurs. Alger ne contient pas suffisamment d'espaces verts, selon des experts qui s'inquiètent du cadre de vie des Algérois. Si le jardin de la Liberté est à l'abandon ; le Musée national de l'antiquité n'attire plus les visiteurs. A qui la faute ?