Le jardin botanique d'El Hamma retrouvera bientôt sa vocation originelle, c'est-à-dire un lieu qui sera le véritable poumon de la capitale et un site scientifique. C'est ce qu'a déclaré, hier, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Saïd Barkat, lors d'une visite sur les lieux. Accompagné du wali d'Alger, Mohamed Kebir Addou, le ministre de l'Agriculture, et du développement rural, dont l'Agence nationale pour la conservation de la nature (tutelle directe du jardin) relève de ses attributions, a promis « aux Algérois de retrouver toute la splendeur de ce qu'était leur illustre jardin et ce dans les tout prochains mois ». Les études concernant les travaux sont terminées ; reste l'aspect réalisation dont le dossier est ficelé presque à 100 %, selon les responsables de l'ANA. Ainsi, les arbres perdus, notamment les espèces rares, seront replantés, un système d'irrigation autonome sera créé, sans omettre le côté ornemental, et dans ce chapitre, il est prévu d'associer les grands jardins « homologues » de par le monde ou encore recourir à la contribution de l'Ecole supérieur des beaux-arts. La tutelle a par ailleurs promis de rouvrir l'Institut national d'horticulture (ITMA) qui a été sérieusement affecté par le séisme du 21 mai 2003. « Nous nous engageons à rouvrir l'ITMA qui élira domicile à Mohammadia, près d'Alger. Les travaux de sa réalisation seront entamés dans les prochaines semaines », a ajouté le ministre. Saïd Barkat annoncera dans la foulée la création de la Fondation des Jardins d'Algérie. Cette organisation non gouvernementale aura pour mission d' apporter un « plus » dans la préservation de la faune que recèlent les jardins et les parcs d'Algérie. Elle élira domicile au Jardin d'El Hamma, qui demeure, relève l'ANA, une sorte de tutelle des autres jardins floraux du pays. Rappelons que lors d'un incendie qui s'est déclaré il y a quelques mois au Jardin d'essais, des arbres plus que centenaires ont été la proie du feu. Le site, convient-il de souligner, se trouve dans un état d'abandon total. En matière d'approvisonnement en eau, ressource indispendable pour l'irrigation des différents « carrés », le jardin continue d'être approvisionné par la mairie de Belouizdad. « Une aberration flagrante alors qu'on aurait dû installer un château d'eau, d'autant plus qu'on est sur une nappe phréatique importante », nous dira un expert sous couvert de l'anonymat. Le parc de la Concorde (zoo d'Alger) qui a reçu également la visite du ministre subira d'importants travaux de réhabilitation et devra retrouver ses lettres de noblesse sous peu, promettra encore Saïd Barkat. D'une superfice de 380 ha, il reste l'un des sites verts les plus boisés de la capitale. « C'est une chance que nous ayons un tel parc, ayant une végétation aussi luxuriante », dira le ministre en ajoutant que son département ne ménagera aucun effort pour le protéger du béton. « Il y aura un aquapark, un géozoo (parc animalier où les bêtes évolueront en semi-liberté), le retour du train et le rétablissement du réseau de télécabines », annoncera enfin Saïd Barkat.