Avant-hier matin, les habitants de la cité Bois des Pins à Hydra sur les hauteurs d'Alger, ont repris leurs affrontements avec les forces antiémeutes présentes sur les lieux depuis quelques jours. Les manifestants montraient ainsi leur colère et leur désaccord contre la décision de la wilaya d'Alger de raser cette forêt pour y construire un parking à étages. Les habitants se sont réveillés, avant-hier, vers quatre heures du matin " au bruit d'un engin de terrassement, la police antiémeute qui a occupé les terrasses et les entrées des immeubles, a violemment réprimé les citoyens qui voulaient empêcher la poursuite des travaux ", indique un communiqué de la Ligue algérienne de la défense des droits de l'homme qui cite le témoignage d'un habitant du quartier. Des bombes lacrymogène, des tirs de sommation à balles réelles, des matraques électriques : les forces de l'ordre n'ont pas, poursuit la Laddh, lésiné sur les moyens pour empêcher les protestataires d'entraver la poursuite des travaux. Selon le témoin, les policiers insultaient tout le monde en disant : " Nous sommes payés pour ça ", dénonce la Laddh. " Ils ont fracassé les portes des appartements et interpellé des individus à l'intérieur même des maisons, des mineurs figurent parmi les personnes arrêtées. Des boîtes aux lettres et des antennes paraboliques ont été détruites ", ajoute-t-elle. Plusieurs blessés ont été enregistrés de part et d'autre, selon un habitant du quartier. Même si les engins de terrassement ont été déplacés signifiant l'arrêt des travaux, la situation demeure, selon lui, extrêmement tendue. " L'un des membres du comité des sages du quartier a été transporté au service des urgences et son état est critique ", explique-t-il.