Les pouvoirs publics ont affiché leur détermination à développer les potentialités nationales en énergies renouvelables, notamment le solaire, pour contribuer au renforcement des capacités de production d'électricité pour une meilleure réponse aux besoins des citoyens en la matière. Cette détermination a été clairement affichée par le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, qui a insisté, lors d'une réunion restreinte consacrée à l'évaluation du secteur de l'Energie et des Mines, sur l'importance à accorder à la diversification des sources d'approvisionnement énergétique du pays par la mise en œuvre du programme national des énergies renouvelables. "Si nous devons, naturellement, poursuivre l'extension et le renouvellement de nos réserves d'hydrocarbures, il nous appartient aussi de diversifier les sources d'approvisionnement énergétique du pays, par la mise en œuvre du programme national des énergies renouvelables", affirmait le chef de l'Etat à l'issue d'un exposé présenté par le ministre en charge du secteur, M. Youcef Yousfi. La concrétisation de cet objectif se fera par la mobilisation de "toutes les ressources et moyens requis" pour la réalisation du programme des énergies renouvelables dans les délais à travers, notamment "une intégration des capacités industrielles nationales dans la chaîne énergétique", ajoutait le président Bouteflika. L'exposé présenté par M. Yousfi prévoit pour la branche de production d'électricité "une évolution qualitative majeure", avec l'adoption du programme national des énergies renouvelables, notamment le solaire. Ainsi, la mise en oeuvre de ce programme se traduira, sur le moyen terme, par "une capacité additionnelle de plus de 600 MW d'électricité solaire, dont la première centrale hybride solaire-gaz vient d'être mise en service", selon les chiffres du ministre. Au-delà de sa contribution graduelle à la satisfaction des besoins nationaux en électricité, le programme d'énergies renouvelables "est conçu comme vecteur de développement industriel avec sa réalisation à terme par des moyens nationaux", à travers une intégration nationale tout au long de la chaîne des énergies renouvelables et la création de l'institut algérien des énergies renouvelables, soulignait encore M. Yousfi. Adopté en février dernier par le Conseil des ministres, le programme national des énergies renouvelables prévoit une introduction progressive des sources alternatives, notamment le solaire avec ses deux branches (thermique et photovoltaïque), dans la production d'électricité sur les 20 prochaines années. Dans cette perspective, la production d'électricité à partir des différentes sources d'énergies renouvelables dont l'Algérie compte développer sur la période 2011-2030 serait de 22 000 mégawatts à l'horizon 2030, soit 40% de la production globale d'électricité. Sur les 22.000 MW programmés pour les deux prochaines décennies, l'Algérie ambitionne d'exporter 10.000 MW, alors que les 12.000 MW restants seraient destinés pour couvrir la demande nationale. Une fois réalisé, ce programme permettra d'économiser ''près de 600 milliards de mètres cubes de gaz sur une période de 25 années". Par ailleurs, la réception en mi-juillet de la première centrale électrique hybride du pays a définitivement placé l'Algérie dans la trajectoire de la mise en oeuvre de ce programme. D'une capacité globale de 150 MW, dont 30 MW provenant du solaire, cette centrale, la deuxième du genre dans le monde, a ainsi ouvert le long chapitre des projets en cours ou en maturation pour le passage de l'Algérie à des sources d'énergies alternatives, en plus des énergies fossiles, qui constituent toujours un intérêt important au sein de la communauté internationale. Au moins, six centrales du même principe, mais dont la part du solaire serait de plus en plus importante, sont programmées juste pour les neuf prochaines années, ce qui permettra de lever progressivement la contribution des énergies renouvelables dans la satisfaction des besoins internes en électricité.