La pathétique Houria Aïchi, était le 3 Juillet passé en concert au Carré des Arts en France. Ce spectacle est très attendu dans l'Hexagone qui reste très attentif aux protestas arabes et aimerait ainsi découvrir l'autre face de ces pays en invitant cette atypique voix des Aures et en ouvrant un à un focus " temps arabes " pour découvrir les richesses de ces parties du globe. Houria Aichi était visible le 28 mai dernier au théâtre Couvert de Chateauvallon, le 21 avril 2011 elle animait un concert à la Fnac de Nice … bref, depuis le début de l'année, elle n'a pas arrêté. Parcourant le monde entier, de festival en festival, elle révèle aux publics la réelle authenticité de la poésie chantée de l'Aurès et prête également sa voix au répertoire sacré de l'Algérie. Autour de l'univers acoustique créé par Grégory Dargent, elle associe l'anciens et le moderne à travers le traitement d'archives sonore. La pur-sang des Aurès, Houria Aïchi, qui a signé, en hiver 2008, un nouvel opus résolument authentique, " Les Cavaliers de l'Aurès", s'était produite en 2009 à guichet fermé, à la salle Ibn Zeidoun de Riadh El Feth sur invitation du Centre culturel français d'Alger (CCF). Inséparable de son bendir séculaire en peau de mouton, Houria Aïchi qui est née dans les montagnes berbères, aux portes du Sahara algérien, dans un univers résolument lyrique. Sa grand-mère autant que sa mère chantaient. La chanteuse signait en 2008 un succulent opus qui s'intitule, "Les Cavaliers de l'Aurès ". Et si elle a titré ainsi son album, ce n'était pas un hasard. Il se trouve que dans la région de Ouled Naïl, il existe un proverbe qui reflète l'esprit de la contrée natale de la chanteuse : " Aimez les chevaux, soignez-les, par eux l'honneur et par eux la beauté. " La chanteuse, célèbre l'universalité des règles de la chevalerie, de la bravoure, de l'amour, prônées par ces princes cavaliers, les Raâyan el khil qui ont marqué son enfance. Connue aussi bien du public français qu'algérien, Houria Aïchi, la chaouïa a débuté toute seule avec son tambour et sa flûte de roseau, elle s'est vite montrée soucieuse de faire bouger les formes traditionnelles tout en restant fidèle aux bases profondes de sa culture. Elle chante sa terre natale en adaptant au temps présent, les chants populaires des paysans de l'Aurès. Les rythmes d'un quotidien Houria Aïchi, rendue célèbre pour son interprétation des chants de l'Aurès, revisite aujourd'hui le répertoire sacré de l'Algérie. Elle a collecté ici et là, des joyaux populaires qui racontent Saints et rites rythmant le quotidien. L'écrin musical tissé par le compositeur Henri Agnel en fait resplendir leur force et leur beauté. Née au pied du massif des Aurès dans le Nord-Est algérien, Houria Aïchi, qui vit en France depuis près de trente ans, perpétue une tradition de poésie populaire chantée, héritée de sa grand-mère. Dans sa famille et depuis au moins trois générations, les femmes sont de grandes solistes qu'on appelle pour chanter lors des cérémonies familiales. Qu'elle reprenne une tradition ancienne de chants à cappella ou des pièces pour danser, Houria Aïchi anime un répertoire où des poèmes d'amour côtoient des chants d'exil, des chants de travail, des berceuses et, pour son ancien album Khalwa, des chants sacrés d'Algérie. Découverte à Paris en 1984, elle entame très vite une tournée internationale. En 1990, Bernardo Bertolucci la choisit pour la bande sonore de son film " Un thé au Sahara " et l'année suivante, après un récital au Théâtre de la Ville à Paris, elle enregistre un chant sur une musique d'Arthur Honnegger, en compagnie du musicien japonais Ryuichi Sakamoto. Avec une percussion qu'elle frappe à la main (bendir) et la complicité de la flûte traditionnelle (gasba) du virtuose Saïd Akhelfi, Houria Aïchi célèbre la force d'une tradition qu'elle s'attache à faire partager à Paris, New York, Montréal, Bruxelles, Barcelone, Fès et Alger. On notera en particulier sa participation aux concerts " Voix de femmes pour la paix ", à l'initiative de Yehudi Menuhin, aux côtés, notamment de la Sud-Africaine Miriam Makeba, de la Bolivienne Luzmila Carpio, de la Grecque Angélique Ionatos et de l'Israélienne Noa. En plus de ses récitals où elle est généralement accompagnée à la gasba (flûte), Houria Aïchi est apparue entre 2005 et 2007 à la faveur d'une aventure musicale imaginée par le saxophoniste et compositeur Jean-Marc Padovani. Baptisé, Cantilènes, oratorio jazz, le spectacle réunissait cinq musiciens face à " trois vocalistes d'identités fortes et de traditions musicales différentes " : l'Algérienne Houria Aïchi, la Brésilienne Monica Passos et la Macédonienne Maja Pavlovska.