Dans plusieurs années, une seconde centrale nucléaire pourrait être construite sur le continent africain, au Nigéria (la première a été construite en Afrique du Sud). La Russie s'en montre intéressée. Un accord intergouvernemental est prêt à être signé sur la coopération dans l'élaboration, la construction, l'exploitation et la mise hors de l'exploitation de la première centrale nucléaire au Nigéria, a annoncé l'agence nucléaire russe Rosatom. Après l'accident à la Fukushima, certains pays ont décidé de fermer progressivement leurs centrales nucléaires. Mais de façon générale, le monde n'est pas encore prêt à renoncer à l'atome civil. En Afrique, le nucléaire n'existe quasiment pas, sauf la centrale de Koeberg dans le sud du continent. Pourtant, l'intérêt à cette sorte d'énergie est en forte croissance, note le directeur du département des communications de Rosatom, Serguei Novikov: "Le nucléaire civil va continuer de se développer dans le monde. Il s'agit d'une source d'énergie écologique et propre abordable pour les pays émergents souffrant d'une "famine" énergétique. C'est aussi une plaque pour la création de nouvelles technologies, dont les recherches de nouvelles sources d'énergie. La demande pour le nucléaire national est observée en Asie du Sud-Est, en Amérique latine, au Proche- Orient et sur le continent africain. Partout où la demande nait, la Russie peut, en tant que leader mondial dans le marché du nucléaire, participer à des conditions mutuellement avantageuses à la création du programme nucléaire national", a précisé Serguei Novikov. Selon l'association nucléaire mondiale, l'intérêt pour le développement de l'atome civil en Afrique est manifesté par la Tunisie, le Maroc, l'Algérie, le Soudan, le Ghana, le Sénégal, le Kenya, l'Ouganda et la Namibie. Mais pour ces pays il est encore tôt de parler des démarches concrètes, à la différence du Nigéria, note Serguei Novikov: "Un accord intergouvernemental a été signé avec le Nigéria sur l'utilisation civile de l'énergie nucléaire. Les spécialistes viennent d'achever le travail sur le projet d'un nouvel accord sur la construction de la première centrale nucléaire au Nigéria. Maintenant Rosatom et ses collègues nigérians passent ce projet aux gouvernements des deux pays pour qu'il soit adopté pour être signé", a précisé Serguei Novikov. Certes, un accord intergouvernemental, ce n'est pas un contrat précédant la construction d'un objet. Mais le travail dans ce sens répond de toute façon aux objectifs de Rosatom de créer une large base juridique pour la coopération internationale dans le domaine du nucléaire civil. Il y a aussi un autre intérêt, note le rédacteur en chef du portail Web Atomic-energy.ru, Pavel Iakovlev: "Le Nigéria est l'un des principaux producteurs d'uranium. Environ sept pour cent de tout l'uranium est concentré au Nigéria. L'intérêt à ce pays n'est donc pas un hasard. Jusqu'au récemment c'est la France et ses compagnies qui ont été les principaux acteurs sur le marché nigérian", précise Pavel Iakovlev. Quant au problème de sécurité Serguei Novikov note que tout projet de construction d'une première centrale nucléaire dans un pays est rigoureusement supervisé par l'AIEA. Alors que toutes les technologies assurant la sécurité physique des centrales ont déjà été mises au point.